VOYAGE DE L’ASÏIIOLARE. 127
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alors sous la forme de trois îles, dont la plus éloignée
et la plus élevée eût été en partie masquée par celles
qui se trouvaient sur le premier plan.
Nous avons encore passé la nuit, partie aux petits
b o rd s , partie en panne. Puis à quatre heures nous
avons gouverné à PO. N. O. , vers le milieu de
l’île , avec une petite brise du nord. A sept heures
quarante minutes nous fîmes une station durant laquelle
on fila cent brasses de ligne sans trouver fond.
Alors nous n ’étions plus qu’à cinq milles de terre , et
nous en distinguions facilement les détails. Partout
régnait une côte élevée, couverte d’épaisses forets, cl
en apparence d’un accès peu facile. I.os deux pointes
du N. E. et du S. E. semblaient accompagnées de récifs
dangereux. Leur intervalle, il est vrai, promettait
un espace libre, et sur une des pointes du fond
on apercevait des touffes de cocotiers du milieu desquelles
s’élevaient des colonnes de fumée ; mais nous
ne pouvions distinguer si cet enfoncement formait un
havre praticable ; dans tous les cas il devait être peu
avantageux comme étant entièrement ouvert aux vents
et aux houles habituelles de l’E. Avant de me décider
pour ce mouillage, il me parut préférable d ’explorer
les autres parties de l’île , notamment celles de dessous
le v e n t, oû la corvette serait beaucoup mieux
abritée.
En conséquence, je laissai porter à l’O. '¡/, S. O. et
à l ’O. S. O. pour prolonger le récif du sud, sur lequel
je voyais des rochers et des îlots de sable peu
élevés. A neuf heures un espace placé sur ma ro u le ,
et marqué par un remous extraordinaire, me lit craindre
qu’il ne caeliàl un danger. Je revins sur bâbord,
et envoyai M. Guilbert sonder eu cet endroit; mais
cinquante brasses de ligne Idées ne lui firent point
trouver le fond , cl j’en conclus que cc 11c pouvait
être qu’un effet de courant ou de retour de marée.
Peu après, une pirogue qui était sortie à la voile, du
grand enfoncement de l’e s t, sembla , durant quelque
tcm])|, sc diriger vers nous, et je mis en panne pour
l’attendre; tuais, après s’èlie avancée à quelque distance
de te rre , clic rentra dans les récifs. Celle manoeuvre
me démontra à l’instant que les sauvages de
Vanikoro n’avaient ni l’iiabdelé des peuples de Tonga,
Rotouma, e tc ., à manoeuvrer leurs pirogues , ni leur
confiance à se hasarder à la rencontre des Enropccns.
Après avoir renvoyé M. Guilbert jiour éclairer ma
marche le long du récif, au moyen de signaux de
convention, je continuai à prolonger la chaîne des
brisans du sud à moins de deux milles de distance. A
onze heures, voyant encore quelques pirogues à la
voile le long du rivage, afin d’éviter toute surprise
fâcheuse au canot (jui n’était point armé, je le rappelai
à b o rd , mais les pirogues ne tentèrent point de sortir
des récifs.
A onze heures et demie le canot fut renvoyé sous
les ordres de M. L ottin; cet officier reçut l’ordre de
prolonger le brisant d’assez près pour s’assurer s’il
n’existait point quelque passage praticable pour la
corvette.
Nous nous ti'ouvions alors sur la bande méridio-
1828.
F é v r ie r .
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