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 Mars. 
 Quand bien même nos recherches eussent  été  inutiles  
 sous ce  rapport,  nos  observations  sur  des  îles  aussi  
 peu connues auraient encore été d’un haut intérêt pour  
 la mission,  et nous  auraient en  partie dédommagé de  
 l’inutilité de nos efforts. Ensuite,  profitant  des brises  
 variables  assez fréquentes  sous le vent de ces grandes  
 d e s , je serais revenu  assez  dans l'Est pour me diriger  
 sur la Louisiade et commencer l’exploration des  côtes  
 méridionales de cet archipel et de la Nouvelle-Guinée. 
 L’état désespéré où se trouvait l’équipage de l’Astrolabe  
 au départ de Vanikoro ne me permettait point de  
 donner suite sur-le-champ à ce projet. Je bornais alors  
 mes  prétentions  à  reconnaître  Nitendi  et  Taumako,  
 puis  à gagner le plus tôt possible Port-Jackson.  Dans  
 cette terre hospitalière et sous la salutaire influence de  
 son climat, j’espérais que nos malades se rétabliraient  
 promptement.  P uis,  si la saison me le permettait  encore  
 ,  en quittant cette colonie, je comptais me diriger  
 sur  le  détroit  de  T o rrè s,  pour  rentrer dans l’Océan  
 indien, ou bien, en cas d’impossibilité, je serais revenu  
 en  Europe par  la roule facile du  cap  H o rn ,  en achevant  
 le tour du monde,  comme la plupart des  navires  
 qui vont d’Angleterre à la Nouvelle-Galles  du Sud. 
 DE  L’ASTROLABE. •231 
 CHAPITRE  XXXV. 
 l'RAVKRSRK  D it  VANIKÜRO  A  GOUAHAM.  E T   SE JO U R   DANS  C E T T E   I L E . 
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 A  une heure vingt minutes  après  midi,  nous  pouvions  
 déjà  contempler  sans  inquiétude  ces  funestes  
 récifs  qui,  deux  heures  auparavant,  nous  causaient  
 encore  de  si  vives  terreurs.  Nous  mîmes  en  panne  
 pour  embarquer  le  grand  canot  et  saisir  à  poste  fixe  
 les  ancres  et  les embarcations.  Les sommités de Toupoua  
 se montraient alors  dans  l’O.  N. O.  à vingt-cinq  
 milles de distance. 
 Je fis s e rv ir,  à deux heures quarante-cinq minutes ,  
 et gouvernai  au  nord avec une  forte  brise  d’E.  S.  E.  
 et  une mer  assez  dure.  A six heures,  la brume nous  
 cachait  déjà les terres de Vanikoro. Nous passâmes la  
 nuit aux petits bords sous les huniers ; le vent continua  
 de  souffler avec  force  à  l’E.  S.  E .,  avec  des  grains,  
 des éclairs  et une  grosse mer. 
 Toute la matinée  la  pluie  tombe  par to rre n s , mais  
 le ciel s’embellit un  peu dans l’après-midi. Je poursuis  
 ma bordée au N . N.  E . , dans le dessein de reconnaître 
 1828. 
 1 7  mars. 
 18 . 
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