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 1828. 
 3  janvier. 
 j’en  ai  ai^porté  plusieurs  échantillons  en  bon  état. 
 Dans la matinée,  les  deux beaux  navires,  le P e r sian  
 et  l’Asia mettent  à la  voile.  Le premier porte en  
 Europe mes  rapports  et  toutes les lettres  de  l’Astrolabe. 
 Comptant  remettre demain  à  la voile,  j ’ai  fait mes  
 visites  d adieux  dans  la  colonie,  et j ’ai vu un certain  
 capitaine P itmann,  qui passait pour avoir o b te n u , par  
 ■la  voie  du Herald à P ort-Ja ckson,  divers renseignemens  
 particuliers  touchant les résultats du voyage de  
 M.  Dillon  à  Vanikoro;  mais  il  n’a  pu  me  dire  autre  
 chose  que  ce  que  je  savais  déjà.  La  collection  des  
 journaux  de Sydney,  depuis  le 5 jusqu’au  19 décemb 
 re ,  que m’a prêtée M. Bu rn ett,  ne  contient  absolument  
 rien  de  nouveau  à ce  sujet,  et je suis  obligé de  
 rester  dans  la même perplexité. 
 J ’ai  dîné  chez M. A rth u r,  e t,  en le  quittant,  je lui  
 ai renouvelé mes  remerciemens p our tous  les  secours  
 qu’il  avait bien voulu me prêter dans  la  colonie ;  puis  
 je  lui  ai fait mes  adieux  définitifs.  Comme  toutes  les  
 personnes  de  la  colonie,  il m’a  souhaité  un  heureux  
 succès dans mon entreprise ,  et  a témoigné le plus vif  
 désir  de  nous  revoir  à  notre  retour de Vanikoro.  Il  
 m’a fait promettre au moins que,  si je revenais à Port-  
 Jackson,  je   lui  ferais  connaître  le  résultat  de  mes  
 recherches. 
 M.  Caimard,  dont  la  maladie  était  devenue  ces  
 jours  derniers  si  grave  qu’il  avait  craint  d’être  obligé  
 de  r e s te r a   Hobart-Town,  se  trouve  complètement  
 rétabli et pourra  reprendre la mer  sans  danger.  Sur 
 sa  propre  demande,  et  d ’après  le désir des  officiers,  
 j ’ai  consenti  au  débarquement  de  Coulomb,  fu n   de  
 leurs  domestiques  dont  la  tête  commençait  à  se  déranger, 
   et un jeune  Anglais  a  pris  sa  place.  Le Tasmanien  
 H a rry ,  déjà  dégoûté  de  la  vie  de  matelot,  
 est  retourné à te rre ,  et  nous  n’avons  gardé  définitivement  
 que  deux  des Anglais  qui avaient demandé à  
 embarquer ici;  ce qui porte notre équipage à soixante-  
 dix personnes,  tout compris. 
 Après  le  déjeuner de  l’équipage,  on a  viré sur l’ancre  
 de  bâbord,  qui  s’était  tellement enfoncée dans  la  
 vase,  que  nous  avons  eu  la  plus grande  peine à  l’en  
 retirer.  On  a  fait marguerite  sur  la  chaîne ;  le  grelin  
 e t l ’aussière,  achetés  à Amboine,  ont  été rompus  en  
 trois ou quatre endroits chacun sans  pouvoir l’éussir.  
 Il a fallu  employer  le  grand  appareil,  encore  l’ancre  
 n ’est-elle  venue  qu’après  de  longs  et  violens  efforts  
 au cabestan. Dans la soirée,  on a aussi soulagé l’ancre  
 de  trib o rd ,  qui a  donné moins  de  peine,  puis  on  l’a  
 laissée retomber ; car la journée étant trop avancée, je  
 me suis décidé  à remettre  l’appareillage au lendemain  
 matin.  Toute la journée, la brise du S.  E.  a été faible,  
 et  le  thermomètre  à  l’ombre  a  monté  jusqu’à  24°.  
 On  peut juger  par  là  combien  la température  est variable  
 dans  celte partie du monde. 
 J ’ai  appris  que  trois hommes de l’équipage,  savoir  
 Bernard,  Della-Maria  et Martineng,  se  préparaient  
 à déserter à H obart-Town,  et j’ai  recommandé la  plus  
 grande  surveillance pour la nuit.  Il est  pénible de ne  
 pouvoir pas mieux compter sur ses propres matelots ; 
 Janvier. 
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