
 
        
         
		4 ::'l 
 y î Îm:' 
 1S28. 
 Février. 
 répondu  que par  une grimace,  puis  ils avaient  ajouté  
 qu’ils  désiraient rester à bord,  si je leur en donnais la  
 permission. 
 Durant  la  nuit,  je  prolongeai  la  bordée  jusqu’à  
 quinze milles au large pour m’élever au v e n t; le 21, à  
 midi,  je me retrouvais presque au même  point  que la  
 veille  à la même  h eu re ,  c’est-à-dire à  trois milles  de  
 l’entrée de la baie. 
 Les  circonstances  me paraissant  favorables, je résolus  
 de  donner  sur-le-champ  dans  la baie.  M. Paris  
 fut  expédié  dans la y o le,  avec  ordre de se  placer  sur  
 l’acore  nord  du banc  d’Ocili;  le  grand  canot fut mis  
 à  la m e r ,  et chacun se rendit à son  poste. 
 Toutes ces  dispositions prises, je laissai porter avec  
 une  petite brise d’E. N. E . ,  en ralliant la  partie nord  
 de  la  baie.  Durant  près  d’une demi-heure,  le vent  a  
 manqué  complètement : nous étions alors près des récifs  
 du N.  E ., et,  si le calme eût  continué,  nous nous  
 trouvions  dans  une  position  funeste.  Heureusement  
 la  brise  s’est ranimée à l’E.  S.  E . ,  et nous avons filé  
 tout  doucement  le long  des  brisans  de Tevai,  car  la  
 marée qui sortait avec rapidité retardait considérablement  
 notre  marche.  Durant  près  d’un  mille,  nous  
 avons  prolongé  le  brisant  à  quarante  ou  cinquante  
 toises de distance ; du pont de la corvette, nos regards  
 planaient  sur toute l’étendue  du récif et  de  la plage,  
 comme s’ils eussent été sous nos pieds. Sans doute, il y  
 avait du péril  à  raser d’aussi  près ces  dangereux  coraux  
 ,  mais  cette  manoeuvre était  indispensable,  car  
 nous  passâmes  sur  un  pâté de coraux très-apparent, 
 DE  L’ASTROLABE. 139 
 et qui ne parut pas être  couvert  de  plus  de quatre ou  
 cinq  brasses  d ’eau.  M.  Guilbert,  placé  en  vigie  sur  
 les  barres,  en  voyait  de  plus  dangereux  à  peu  de  
 distance  sur bâbord. Ce fut un instant  bien  critique ;  
 chacun  redoutait  un  choc  qui  eût  pu  causer  notre  
 ruine. 
 Enfin je m’écartai de la plage de Tevai, pour rallier  
 celle  d’Ocili.  Après  avoir  contourné  à  huit  ou  dix  
 toises au large le canot que M.  Pâris avait mouillé sur  
 le récif,  je  revins  tout-à-coup  sur  bâbord,  et laissai  
 tomber  l’ancre a trois  heures et demie par  vingt-sept  
 brasses,  sur un fond de sable  vasard. 
 Mais  je  reconnus  tout  de suite  que la position  que  
 je venais  de  prendre ne valait rien du to u t,  en ce que  
 la  portion  du  chenal  où  nous  étions  mouillés  était si  
 resserrée et si profonde, qnel’Astrolabe uefonvraxl y  
 éviter qu avec de grands dangers. Sans ta rd e r, je sautai  
 dans  la  yole,  pour  aller  reconnaître  la  partie  de  
 l’anse  plus enfoncée vers  le  sud.  Un  rapide  examen  
 m’eut bientôt convaincu que  la  corvette  y  trouverait  
 un espace  à  la  fois plus dégagé et plus  abrité  contre  
 les  lames  du large.  Cela fait, je  débarquai à la plage,  
 auprès  d’un  ruisseau  assez  large  et  assez  p rofond,  
 mais  dont  l’eau  était  saumâtre  jusqu’à une  certaine  
 distance. Ayant suivi  un sentier  sur la  d ro ite , je tra versai  
 une plantation  dtarum  et j ’arrivai à  un joli torrent  
 d'une eau fraîche, abondante et pure,  qui  n ’était  
 pas éloigné de plus de deux cents pas du rivage. Cette  
 circonstance me détermina ;  sur-le-champ je retournai  
 à bord ,  l’ancre  fut  relevée ;  au moyen  d’une ancre à 
 i8 a S . 
 l 'é v r i e r . 
 !