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Février.
répondu que par une grimace, puis ils avaient ajouté
qu’ils désiraient rester à bord, si je leur en donnais la
permission.
Durant la nuit, je prolongeai la bordée jusqu’à
quinze milles au large pour m’élever au v e n t; le 21, à
midi, je me retrouvais presque au même point que la
veille à la même h eu re , c’est-à-dire à trois milles de
l’entrée de la baie.
Les circonstances me paraissant favorables, je résolus
de donner sur-le-champ dans la baie. M. Paris
fut expédié dans la y o le, avec ordre de se placer sur
l’acore nord du banc d’Ocili; le grand canot fut mis
à la m e r , et chacun se rendit à son poste.
Toutes ces dispositions prises, je laissai porter avec
une petite brise d’E. N. E . , en ralliant la partie nord
de la baie. Durant près d’une demi-heure, le vent a
manqué complètement : nous étions alors près des récifs
du N. E ., et, si le calme eût continué, nous nous
trouvions dans une position funeste. Heureusement
la brise s’est ranimée à l’E. S. E . , et nous avons filé
tout doucement le long des brisans de Tevai, car la
marée qui sortait avec rapidité retardait considérablement
notre marche. Durant près d’un mille, nous
avons prolongé le brisant à quarante ou cinquante
toises de distance ; du pont de la corvette, nos regards
planaient sur toute l’étendue du récif et de la plage,
comme s’ils eussent été sous nos pieds. Sans doute, il y
avait du péril à raser d’aussi près ces dangereux coraux
, mais cette manoeuvre était indispensable, car
nous passâmes sur un pâté de coraux très-apparent,
DE L’ASTROLABE. 139
et qui ne parut pas être couvert de plus de quatre ou
cinq brasses d ’eau. M. Guilbert, placé en vigie sur
les barres, en voyait de plus dangereux à peu de
distance sur bâbord. Ce fut un instant bien critique ;
chacun redoutait un choc qui eût pu causer notre
ruine.
Enfin je m’écartai de la plage de Tevai, pour rallier
celle d’Ocili. Après avoir contourné à huit ou dix
toises au large le canot que M. Pâris avait mouillé sur
le récif, je revins tout-à-coup sur bâbord, et laissai
tomber l’ancre a trois heures et demie par vingt-sept
brasses, sur un fond de sable vasard.
Mais je reconnus tout de suite que la position que
je venais de prendre ne valait rien du to u t, en ce que
la portion du chenal où nous étions mouillés était si
resserrée et si profonde, qnel’Astrolabe uefonvraxl y
éviter qu avec de grands dangers. Sans ta rd e r, je sautai
dans la yole, pour aller reconnaître la partie de
l’anse plus enfoncée vers le sud. Un rapide examen
m’eut bientôt convaincu que la corvette y trouverait
un espace à la fois plus dégagé et plus abrité contre
les lames du large. Cela fait, je débarquai à la plage,
auprès d’un ruisseau assez large et assez p rofond,
mais dont l’eau était saumâtre jusqu’à une certaine
distance. Ayant suivi un sentier sur la d ro ite , je tra versai
une plantation dtarum et j ’arrivai à un joli torrent
d'une eau fraîche, abondante et pure, qui n ’était
pas éloigné de plus de deux cents pas du rivage. Cette
circonstance me détermina ; sur-le-champ je retournai
à bord , l’ancre fut relevée ; au moyen d’une ancre à
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