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1S23. trouvait encore cle chaque côté à 63°, bien que tout
S e p iem b re . l’instriiuient fût évidemment bien plus froid que l’air
ambiant.
Peu à peu le mercure descendit de chaque côté, et
au bout de dix minutes les deux colonnes étaient déjà
revenues à 29°; j ’attendais le moment où elles allaient
s’équilibrer de nouveau avec les indications du the rmomètre
lib re , pour rechercher la raison de cette
singulière anomalie. Par hasard M. Lottin porta le
doigt sur le réservoir de l’alcohol ; ce contact, quelque
léger qu’il fût, détermina un craquement qui fut sur-
le-champ suivi de la rupture complète du collet qui
joint le réservoir au reste du tube.
Cet accident me conduisit à penser que la compression
de l’eau, introduite dans le cylindre à l’état
de rosée très-ténue, était devenue elle-même si forte
sur les parois du tube, et particulièrement sur celles
du réservoir, qu’elle avait altéré sensiblement sa
forme et son volume. Il en était résulté que l’alcohol
avait offert une résistance qui avait empêché l’index
du minimam de monter assez haut, et par conséquent
de marquer un degré aussi abaissé qu’il eût dû le
faire; au contraire, par suite de cette altération du
tube, les deux colonnes de mercure avaient fini par
indiquer une température beaucoup trop élevée. P ar
son exposition à l’air libre, le tube de verre revenait
peu à peu à sa forme primitive, mais il fut dérangé
dans ce rétablissement par le contact de M. Lottin,
ce qui occasiona sa rupture.
A mon grand regret, cette expérience, sur laquelle
j avais assis toutes mes espérances, se trouva anéantie ,828
par cet accident. En outre, elle me fit perdre le Septembre,
thermométrographe n° 7, qui nous servait depuis
près de deux ans, et le meilleur de ceux qui restaient.
Pour opérer à d’aussi grandes profondeurs, il faut
des cylindres où l’eau ne puisse pas pénétrer, et c’est
un résultat auquel l’armurier ne put parvenir avec
les moyens du bord.
Du reste, au moment de. l’expérience, le thermomètre
a 1 air libre indiquait 2 1 °, 8 ; la-température
des eaux de la mer à leur surface était de 23°.
Il n a tenu qu’a un fil que nous perdissions le
plomb et le cylindre; car la dernière ligne de sonde,
déjà fort usée, s’est trouvée à demi-coupée en trois
endroits différens. En outre, les deux premières ont
cassé net en dedans du navire, et à peu de distance
de la poulie de retour des haubans, de sorte que tout
le reste a manqué filer au fond. Sans avoir servi,
plusieurs de ces lignes s’étaient échauffées à bord, et
l’on ne pouvait guère se fier sur leur solidité.
Dans la nuit du 26 au 27 sepiembre, vers onze
heures, M. Guilbert a aperçu l’île Rodrigue dans le
N. O ., à douze ou quinze milles de distance. Nous
avons gouverné au S. O. pour doubler à bonne distance
les re'cifs qui ceignent la partie méridionale de
cette île. Comme nous filions six noeuds, et qu’il y
avait une forte brume sur tout l’horizon, la terre était
déjà hors de vue quand le jo u r a paru.
A trois heures et demie le matelot Gratien a expiré.
Nous plantons depuis quelque temps de tristes jalons