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 montant  vers  le  n o rd ,  jusqu’à  l’établissement  de  la  
 compagnie de Van-Diemen’s-Land. 
 Il  en  est  de même  de la  chaîne orientale ;  une  fois  
 qu’on l’a franchie,  on  trouve  de grandes étendues  de  
 pays bien arrosées  et faciles  à exploiter.  Peu  de  concessions  
 ont  été  faites  de  ce  cô té ,  et  les  bergers y  
 conduisent leurs troupeaux  en attendant  que ces te rrains  
 aient reçu une  destination. 
 D ’après ce que  nous  venons  de  d ire ,  on voit qu’à  
 peu  de chose  près  tous les établissemens  formés ju squ’à  
 ce jo u r dans Pile de Van-Diemen sont renfermés  
 dans  une  longue vallée  qui  règne  depuis  le port Dalrymple  
 jusqu’à  Hobarl-Town.  D’une  part  elle  est  
 bornée par les montagnes de l’e s t, et de l’autre par les  
 montagnes  de  l’ouest  :  cette  vallée  n ’occupe  guère  
 q u ’un  tiers  de l’ile ;  en  o u tre ,  elle  est  parsemée  de  
 pitons  et  de  hauteurs  qui l’empêchent d’être  cultivée  
 dans  toute  son  étendue.  Aussi  cette  île ne sera-t-elle  
 jamais  susceptible  d’atteindre  à  la  population  qu’on  
 serait tenté  de  lui  accorder,  au  premier  coup-d’oeil,  
 en raison de sa superficie. 
 Il  y  a  plusieurs  montagnes  élevées  sur  Van-Diemen’s 
 Land ;  la  principale  a d’abord  reçu  le  nom de  
 montagne  de  la  T ab le ,  à  cause  de  sa  ressemblance  
 avec celle qui  domine  la baie du cap  de Bonne-Espérance  
 ; mais,  depuis quelques années, le nom de montagne  
 Wellinghton a prévalu.  Elle s’élève immédiatement  
 au-dessus  de Hobarl-Town,  et sa hauteur,  mesurée  
 avec un baromètre par sir Henri Englefield, s’est  
 trouvée  être  de  trois mille  neuf  cent  soixante-quatre 
 pieds  anglais.  Son  sommet  est  couvert  de  neige durant  
 les  trois  quarts  de  l’anné e,  et  elle  est  sujette  
 à des bourrasques semblables à celles qui ont rendu si  
 célébré  la montagne  d’Afrique du même nom.  Quoique  
 la  tempête  ne  soit  pas  annoncée  par  des nuages  
 condensés sur son sommet, comme au Cap, cependant  
 1 aspect menaçant  du  ciel suffit  pour avertir les habi-  
 tans.  Ces tourmentes sont heureusement bornées aux  
 environs  de  la montagne  et  durent  rarement  plus de  
 trois  heures ;  mais,  pendant ce temps,  rien n’en peut  
 surpasser  la  violence.  En  1810,  un  navire,  destiné  
 pour Hobart-Town,  mouilla  de nuit dans le canal de  
 d Entrecasteaux a  cause  du calme.  Le lendemain matin  
 ,  on travailla a déraper,  dans  l’espoir  que la brise  
 de mer  s’élèverait  avant  que  l’ancre  fût  haute;  mais  
 1 équipage n eut pas plutôt terminé  cette  opération et  
 appareille les voiles,  qu’on fut surpris par une de ces  
 rafales  de la  montagne.  Aussitôt  le  navire  engagea;  
 et  il  eût  chaviré  ou  perdu  sa  m â tu re ,  si  l’on  n’eût  
 à  l’instant  largué  les  drisses  et  écoutes.  Les  voiles  
 carguées,  le  navire  se  releva;  e t,  comme  il se trouvait  
 dans  un  hâvre  étroit  et  bien  fermé,  il  put  sans  
 danger  laisser  souffler  le  coup  de  vent.  Cette  tourmente  
 ne dura pas plus  de  deux  heures ;  mais,  pendant  
 ce temps,  les eaux du hâvre furent horriblement  
 agitées,  et  elles  s’élevaient  en  poussière  fine  et  par  
 tourbillons.  La  fureur  du  vent  fut  te lle ,  que  les  
 matelots étaient  obligés de se cramponner aux cordes  
 de  toutes  leurs  forces  pour  éviter  d’être  emportés  
 hors du navire. 
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