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B c cembre.
Iniit heures du matin, ne marquait que 15° à l’air
lib re , dès onze heures quarante-cinq minutes était à
24°,2 à l’air libre et à l’ombre. A m id i, le vent passa
au N. N. O. et même au N. O. ; les bouffées de yent
et de chaleur devinrent encore plus fortes. Le ciel était
sans nuages, mais l’atmosphère tout entière semblait
occupée par une vapeur embrasée, semblable à celle
qui s’exhale de la bouche d’un four. Cette impression
de chaleur était à peine sensible dans l’intérieur des
chambres. A midi quarante-cinq minutes, le thermomètre
s’éleva à l’ombre jusqu’à 30°,2, et la chaleur
devint vraiment insupportable. Cet état de l’atmosphère
dura jusqu’à trois heures; puis la température
décrût graduellement jusqu’à huit heures du soir, où
elle sc re tro u v a , comme le matin, de 18° seulement.
Pendant tout ce tem p s, le baromètre resta stalion-
naire entre 28'’ et 28>’ 2 .
On sait que Cook et Péron fu re n t, l'un et l’autre ,
témoins d ’un phénomène semblable dans les mêmes
parages. Cook l’observa, le 9 janvier 1777 , où il
venait d’appareiller de la baie de l’Aventure, avec un
vent très-violent du N. E .; l’élévation presque subite
du thermomètre fut de 1 1 ° centigrades, et le maximum
d’ascension du mercure fut de 32°,2. Du r e s te ,
la chaleur fut de si courte durée, qu’on l’attribua à
des vapeurs brûlantes que la brise chassait devant
elle.
Le fait observé par Péron, le 16 février 1802 , a la
plus grande analogie avec celui que nous venons de
signaler. La chaleur se fit sentir dès trois heures du
malin, à la suite de rafales violentes du nord, et dura
jusqu’à onze heures. En moins d’un quart d’h e u re , le
thermomètre monta de 14° à 221^,5 et même à 27“,6
centigrades.
Péron attribua ce phénomène à l’existence des sables
b rù lan s, situés, suivant lu i, dans l’intérieur
de la Nouvelle-Hollande, et dont la température devait
se communiquer aux vents qui passaient, dans
leur c o u rs , au-dessus de ces sables. Je partage bien
pluUk l’opinion des personnes de l’expédition de
Baudin, qui crurent que cette élévation subite de
température provenait de l’embrasement des forêts
opéré par les naturels. Dans les journées suivantes, je
pus vérifier q u e , pour faciliter leurs défricheraens ,
les colons de Van-Diémen avalent livré aux flammes
d’immenses étendues de sol couvertes de bois, de
broussailles et de hautes herbes. La partie de l’atmosphère,
située au-dessus de ces espaces embrasés, devait
s’élever en peu de temps à une température très-
supérieure à celle qui lui était habituelle; et l’on sent
quil suffira d’une ou plusieurs rafales violentes pour
transporter, à de grandes distances, ces masses d’air
brûlant. Leur influence même devra continuer à se
faire sentir jusqu’à ce qu’un temps suffisant se soit
écoulé pour rétablir l’équilibre entre leui’ température
et celle des couches qu’elles traverseront sur leui-
route.
Celte explication acquiert un nouveau degré de
vraisemblance, quand on fait attention que dans les
trois cas en question ce fait eut lieu avec des vents du
1827,
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