avec un [jeu de su c re , foniient un breuvage agréable
et qui peut l’o n bien remplacer le ihé. Les naturels
choisissent les jets les plus longs et les plus droits de
cet arbrisseau pour en l'aire leurs lances.
Le currijong des naturels [hibiscus heleropht/iius )
s’y rencontre cpiclquel'ois, cl son écorce intérieure
peut cire em])loyéeà faire des cordages. Le warratau
( leiopea speciosissima) habite les sommités de la montagne
de la Table , et forme un bel arbrisseau d’ornement.
Les arbres de la Tasmanie, les mimosas seuls exceptés,
sont loin d’ol'frir un aspect gracieux; leur
ombrage est maigre, et leurs cimes, loin d’ctre touffues,
sont did'ormes. Pas un d’eux n’approche pour l’agrément
du coup-d’oeit du plus médiocre de nos chênes
ou de nos ormes. Parmi les plus grandes espèces,
deux ou trois se dépouillent naturellement de leur
ecorce, qui retombe en lanières de quarante ou cin-
(juante pieds de longueur de la cime vers le tronc ; et il
en résulte l’aspect le plus triste et le plus désagréable
qu’on puisse imaginer.
Les plantes annuelles ou herbacées sont représentées
à peu près par les espèces que l’on trouve à la
Nouvelle-Galles du S u d , mêlées avec un certain
nombre qui paraissent propres à Van-Diemen’s-Land.
Elles sont en général plus communes et plus vigoureuses
dans cette dernière co n tré e , ce qui lient à un
climat [)lus frais et à un terrain moins desséché.
l ’armi les fruits indigènes, il n ’en est pas un qu’on
puisse citer. Pas un ne mérite d’être préféré aux mûres
sauvages qui croissent sur les ronces en Europe.
Mais on cultive dans les jardins avec le plus grand
succès les pommes, les poires, les prunes, les mûres,
les framboises , les groseilles, les fraises, les gadèlcs,
etc. D’un autre côté, les oranges, les citrons, les
goïaves, les grenades, et diverses autres espèces,
y viennent plus difficilement qu’à Port-Jackson, ce
qui lient à la différence de température. Les légumes
el les plantes potagères y sont d’une très-bonne qualité
; l’on y récolle toutes les espèces ([ue l’on cultive
en Angleterre.
Les animaux propres au pays sont des kangarous
de trois ou quatre espèces, deux espèces d’opossum,
l’écureuil, le phalanger, le kangarou-rat, le wom-
bat, deux dasyures, le phascolome et l’échidné. Le
chien sauvage ne s’y trouve pas comme à la Nouvelle-
Hollande, mais le grand dasyure ( thyiacinus cyno-
ccphaius ) parvient quelquefois à six pieds et demi de
longueur du bout du nez à l’extrémité de la queue.
Cet animal fait de grands ravages parmi les troupeaux;
mais il est timide et fuit constamment à l’approche
de riiomme, à moins qu’il ne soit surpris.
Les oiseaux appartiennent aussi aux mêmes espèces
que celles de la Nouvelle-Hollande. Les plus remai'-
quablcs sont l’em u , les cacatoès , les perroquets , les
cailles, les philédons, les corbeaux, les pies, les pigeons
et les colombes qui forment un excellent mets,
et diverses espèces aquatiques, comme le cygne noir,
deux ou trois espèces de canard, la bécassine, le plongeon
, le pluvier, la poule d’eau, etc.
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