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Décembre.
milles. Elle est basse et dominée à l’intérieur par des
montagnes médiocrement élevées. La partie de la
côte devant laquelle nous avons alteri doit être la
rivière de l’Infanta, autrement Fish-River suivant les
Anglais.
La brise fraîchit à l’est, et nous prolongeâmes ra pidement
la côte à la distance de huit à dix m.illes.
Toute cette partie est médiocrement élevée, el couverte
par intervalles de sables nus el blanchâtres.
A trois heures et demie, la sonde donna soixante-
deux brasses, fond de sable gris. A cinq heures, nous
commençons à découvrir les petites et basses îles de
Chaon ou Bird sous la te r r e , e t , à cinq heures et
demie, nous ne passions pas à plus de huit milles au
sud du plus grand de ces îlots. Il me fut néanmoins
impossible, ainsi qu’à Cannac, placé sur les barres de
perroquet, de voir le rocher Doddington, qu’Hors-
burgh place, d’après Fitz-Maurlce, à six ou sept milles
au S. O. de ces îlots; de sorte que nous-mêmes
n’eussions pas dû en passer à plus de deux ou trois
milles.
Nous avons ensuite rangé le cap Recife à deux ou
trois lieues de distance, mais les grains nous ont dérobé
la vue des terres à l’approche de la nuit.
De trois heures à cinq heures du soir, nous avons
vu passer des lits entiers couverts, en apparence,
d’une poussière fine el rougeâtre. En l’examinant au
microscope, M. Quoy a trouvé qu’elle était formée
par des mvriades de vibrions très-agiles et pourvus
d’un point imperceptible, le seul, qui fût coloré dans
toute leur substance, qui du reste est entièrement
diaphane.
La terre d’Afrique s’est montrée confusément au
jour à cinq ou six milles de distance. Toutefois, à
huit beures un quart du matin, nous avons reconnu
dans le nord la pointe sud de la baie Saint-François
et les trois pilons qui dominent le cap Das Serras.
A six heures du soir, nous avons trouvé soixante-
douze brasses, fond de gravier et fragmens de coquilles.
Ce que nous avons vu de la côte méridionale de
l’Afrique, hier et aujourd’hui, nous a démontré que
les cartes, tant anglaises que françaises, qui existent
sur celte partie du monde sont fort incorrectes. On
peut dire que cette côte, fréquentée depuis quatre ou
cinq siècles, était encore plus mal tracée que beaucoup
de parties de la Polynésie. Nous devons espérer
que les travaux du capitaine Owen auront fait disparaître
celle large lacune dans l’hydrographie de l’ancien
continent.
Du 16 au 17, il y a eu quarante milles de courant
au S. O. j i S ., et du 17 au 13, trente-un milles à
r o . j i S. O. Puis il a beaucoup diminué.
Une brume épaisse nous a dérobé toute vue de
terres. Un beau navire à trois mâts, peint à batterie
et de la même force que l’Astrolabe, paraît suivre
aussi la même route. La mer est chargée, jusqu’à une
certaine profondeur, de chaînons de salpas disposés
sur deux rangs, qui atteignent souvent huit ou dix
pouces de longueur. On dirait presque, h la première
182S.
Décembre.
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