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 juin. 
 V O Y A G E 
 quence,  je  me  proposai  d’explorer  le  vaste  groupe  
 d’Egoï,  indiqué  par  hypothèse  sur la  petite ébauche  
 des  Carolines  par M.  Freycinet;  la  grande  île Yap,  
 le groupe des Matelotas  et  l’archipel  des  îles  Pelew.  
 Avec un  équipage aussi faible que l’était celui de l’Astrolabe, 
   il  était  impossible  de  songer  à  faire  aucune  
 relâche  en  ces  îles,  mais  nous  pouvions  du  moins  
 fixer  de nouvelles  positions  par  rapport au méridien  
 d’ümata,  et  ces  résultats  n ’étaient  pas  sans  intérêt. 
 Je  gouvernai  donc  au S. O.  jusqu’au jour suivant,  
 où,  dans  la matinée,  le  cap  fut mis  au S. O.  '/, S ., et  
 le soir  au S. O.  S.  Nous filons assez régulièrement  
 six  noeuds. 
 A quatre  heures  cinquante  minutes  après midi,  la  
 vigie  signale  une  île  basse  dans  le  sud;  je gouverne  
 dans  celte direclion,  e t,  à  six  heures  vingt minutes,  
 nous  nous  trouvons  précisément  au  nord  du monde  
 de cette île  et à dix milles de distance.  Couverte d’arbres  
 ,  elle me  parut  avoir  à  peine  un mille d’éleiidue  
 et  trente  ou  quarante  toises  d’élévation ;  la  mer  b risait  
 avec violence sur  sa  pointe  orientale.  Nous  donnâmes  
 à cet îlot  le nom  de  l’Astrolabe;  néanmoins  il  
 serait  possible  que  ce  fût  l’île  F e ïs ,  placée  par  la  
 même latitude  environ  sur la plupart des cartes, mais  
 à  plus  de  trois  degrés  dans  l’est  de  la  position  où  
 nous  l’avons rencontrée 
 Dans la crainte de  tomber  durant la nuit sur d’au- 
 II 
 '   L ’exploration  du  capitaine  L ü lk e   a  dcoeontré  que  c’était  effectivement  
 l ’ile  F e ï s ,  e l  nous  lui  avons  restitué  son  véritable  nom dans  notre A tla s. 
 très  terres, nous sommes restés aux petits bords sous  
 les  huniers.  Au  point  du jour,  nous  avons  revu l’ile  
 dans le S. E.  à la même distance, et nous avons couru  
 au  sud  pour  faire  passer  successivement  sur  notre  
 parallèle  ses  deux  pointes  du  N.  et  du  S.  A  la  distance  
 de  sept milles et demi,  elle  a  paru  à  M. Cuilb 
 erl,  qui l’a examinée des barres  de perroquet, toute  
 environnée  de  brisans.  A  sept  heures,  nous  avons  
 remis  le  cap  au  S.  O .,  et  à  midi  et  demi  à  l’O .,  
 pour  courir  sur  le  parallèle  des îles Egoî. 
 A  trois  heures  dix minutes  après midi,  la vigie  signale  
 une  nouvelle  île  basse  au  N. O .,  et  nous mettons  
 le  cap  dessus. A quatre heures,  elle  était visible  
 de  dessus  le  pont,  et  nous  ne  tardâmes pas  à reconnaître  
 qu’elle  faisait  partie  d’un  groupe  assez  considérable  
 d’îles  basses et assises sur  un récif commun.  
 Nous  prolongeâmes  à  deux  autres milles  de  distance  
 la  partie  S.  E. de ce  groupe;  avant  la  nuit, M.  Ciiil-  
 b e rt,  que j ’avais  chargé du travail complet des Carolines, 
  avait compté jusqu’à treize îlots dans ce groupe,  
 tous  b a s ,  couverts  de  cocotiers,  et  dont  les  plus  
 grands  n ’ont  pas  plus  de  un  à  deux  milles  de  circuit. 
 J ’allais  remettre le cap au large  à  six  heures  vingt  
 minutes  du  soir,  quand  nous  aperçûmes une  pirogue  
 qui  se  dirigeait vers  nous.  Comme  je  désirais  avoir  
 des  communications  avec  les  naturels  et  obtenir  au  
 moins d’eux  le  nom  des  îles  en vue, je mis en panne  
 pour  les  attendre.  Ils  n’abordèrent  la  corvette  qu’à  
 sept  heures,  e t,  quoiqu’il fit  loul-à-fait  nuit,  quatre 
 1828.  
 2  ju in. 
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