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1827.
Décembre.
accompagné de violentes rafales et d’un ciel nuageux.
.J’ai vu ce malin le capitaine Welsch, chef de l’a rsenal
, marin expérimenté, qui a beaucoup navigué
sur les côtes de la Nouvelle-Hollaiide, et notamment
dans le détroit de Torres. Il a témoigné le plus grand
empressement à m’clre agréable, et s’est transporté
avec moi dans tous les magasins et ateliers, pour me
montrer lui-môme les objets dont je pouvais avoir
besoin. Prenant en considération la navigation dangereuse
que lA stro la b e allait entreprendre, et instruit
par la détresse où nous nous étions trouvés à
Tonga-Tabou, je me suis décidé à ajouter deux ancres
à je t et une^ petite chaîne à celles que l’expédition
possédait déjà. En eilet, je commençais à sentir qu’il
eut été ridicule de ma part d ’être arrêté par une dépense
aussi mesquine dans une mission d’une aussi
haute importance, tandis que M. de Bougainville
venait d’employer cinq mille pounds (cent vingt-cinq
mille francs) à Porl-Jackson, pour fournir seulement
du vin à sou équipage.
Sur-le-champ nos voiliers furent installés dans un
local de l’arsenal, où ils purent travailler à réparei-
nos voiles; et notre chaloupe, très-fatiguée par les
divers assauts qu’elle avait subis, fut tirée sur le
chantier pour recevoir un i-adoub complet.
Pendant ce temps, tout l’équipage était occupé à
réparer le gréement, et les calfats repassaient les cou-
tures du navire. En un m o t, nous apportions toulc
1 acüvité possible à nous préparer pour la longue et
pénible campagne que nous allions entamer ; car il
était facile de prévoir que cc ne serait plus i|u’à Am-
boinc que nous pourrions compter de nouveau sur les
ressources de la civilisation.
J ’ai déjeuné chez M. Wclsch , qui m’a donné d’utiles
renseignemens et m’a confié avec beaucoup de com-
plaisimce ses journaux nautiques, pour en extraire
certains passages utiles à la navigation du détroit de
Torrès. Mais il n’a pu me dire rien de positif au sujcl
des découvertes de M. Dillon ; sans récuser positivement
leur exactitude, il paraît n’y ajouter qu’une médiocre
confiance.
Un jeune homme, qui se trouvait à ce repas, et
qui a voyage dans l’intérieur de la Tasmanie , m’a dit
([ue celle grande île nourrissait des kangarous cl des
opossums de diverses espèces , des wombats, des da-
syurcs et des ornithorynques ; il m’a promis de m’eii
envoyer à bord. Il m’a appris que le grand lac était
à soixante milles de Hobart-Town, et que, jiour y
aller, il faudrait obtenir les secours du gouvernement,
et consacrer au moins huit ou dix jours à cette course.
Cette dernière l'aison m’a fait renoncer à une excursion
cpii m’eût été agréable, ma présence étant nécessaire
pour activer les ti-avaux du bord.
Apres avoir fait une tournée dans les ateliers, j’ai
rendu au sollicUor-ireneral, M. Maclclay, la visite
([ii’il m’avait faite la veille. Ce magistral estime la population
actuelle de la Tasmanie à vingt mille ames
( en ne comptant que les Anglais ), et celle de Hobarl-
Town à cinq ou six mille, il m’a promis de recommander
au capitaine du Persian le paquet que je dois
1827;
DÉceemhre.