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 1828. 
 Ju ta , 
 Les  observations  de  midi  nous  prouvèrent  que  
 nous  avions  eu  trente-deux  milles  de  courant  à l’O.  
 N.  0 .   en  vingt-quatre  heures,  d’où  venait  mon  mécompte  
 du matin. 
 Dès huit heures  du matin, malgré une brume assez  
 épaisse, les montagnes de Waigiou se montraient déjà  
 dans  l’ouest  à  vingt  lieues  de  distance. Les  vents  de  
 S. O.  ne me  permettaient  pas  plus  que  l’année  précédente  
 de  tenter  le  passage  par  le  détroit  de Dam-  
 pier, et il me fallut encore reprendre la route au nord  
 de Waigiou. 
 Du moins je  voulus l’utiliser,  en traçant les  détails  
 des  groupes d ’Aïou  et  d ’Asia  encore incomplètement  
 connus.  A  six  heures  et  demie  du  soir,  nous  avions  
 déjà  pris  connaissance  de  l’île  Manouaran  et  de  la  
 plus  méridionale  des  îles  Aïou,  éloignées  alors  de  
 quinze ou dix-huit milles.  Je  passai la nuit aux petits  
 bords,  sous  les  huniers.  Des  clapotis  très-bruyans  
 annonçaient  de  violens  remoux  de marée. 
 Bien  que  j ’eusse  tenu,  de  préférence  à  l’autre,  
 la bordée du sud durant la nuit,  au jour je m’aperçus  
 que le courant nous avait sensiblement portés dans le  
 nord. 
 A sept  heures  vingt-cinq minutes  du  matin,  nous  
 étions  sur  le  méridien  de  la  pointe  Pigot,  et  sur  le  
 parallèle de l’île la plus méridionale du groupe d’Aïou, 
 M ispa lu ;  et  si  l ’on  voulait  corriger  ce  résultat  de  l’accélération  des  monlres  
 depuis  Umata  jusqu’à  Am b o in e ,  on  trouverait  une  longitude  encore  plus  
 forte.  La  différence  du  méridien  entre  G ouah am  et  Mispalu  ou  W a ig io u   a  
 besoin  d’être  mesurée  de  nouveau  avec  beaucoup  de  précision. 
 à dix-sept milles de distance.  Cette île,  la  plus grande  
 du  groupe,  est  nommée  pour  ce  motif  Jîou-Baba  
 [àiou père),  et n’a  cependant pas  plus  de  six  ou  sept  
 milles  de  circuit. 
 Je  laissai  porter  au  N.  O.  et  J N .   J N .   O.  pour  
 approcher  des  brisans,  que  je  prolongeai  ensuite  à  
 la  distance  d’un  mille  environ.  Nous  comptâmes,  
 dans  ce g roupe,  vingt-trois  ou  vingt-quatre  îles  distinctes  
 ; mais plus  de  la moitié ne  sont que  de  petits  
 plateaux  de  deux  ou  trois  cents  toises  d’étendue,  
 couverts  par  un  bouquet  d ’arbres  ;  trois  sont  tout-  
 à-fait  nues.  Le groupe  entier a  vingt milles  du N.  E.  
 au  S.  O.  :  sa  largeur  nous  est  inconnue,  attendu  
 que  nous  n ’avons  point  vu  sa  limite  dans  l’O. ;  mais  
 elle  serait,  d’après  M.  Freycinet,  de  dix  ou  douze  
 milles.  Nous  n’avons  vu  que  de  loin  la  partie  méridionale  
 du  g ro u p e ,  de  sorte  que  nous  ne  répondons  
 point  de  sa  configuration,  qui  doit  être  plus  
 exacte  sur  la  carte  de  M.  Freycinel.  Dans  une  étendue  
 de douze milles environ,  le récif nous a paru être  
 continu. 
 Su r  les  îles  de  l’est,  nous  n’avons  point  aperçu  
 d’habitations.  Cependant  une  pirogue,  montée  par  
 six Papous,  s’en est détachée,  et s’est avancée jusqu’à  
 un câble du bord  ;  là  elle  s’est  a rrê té e ,  les  sauvages  
 nous  ont  regardés  passer en  poussant  quelques  c ris ,  
 puis ils  sont retournés vers  la terre.  J ’aurais  été  bien  
 aise  d’avoir  des  communications  avec  ces  naturels  
 pour obtenir d’eux les noms  de leurs îles;  mais  en  ce  
 moment  la  brise  mollissait  beaucoup;  j’ignorais  la 
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 182S. 
 Jtiin. 
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