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Ainsi, prenant toul-à-coup mon parti, je iis dire à
Nelo, pai' Hambilton, queje n’avais pas le temps d’attendre
que l’on amenât des cochons ; mais que je lui
donnais à compte sur le prix convenu une grosse
hache el: un beau collier, et que, comme je comptais
sur sa bonne foi, il recevrait le reste du prix quand
il ferait porter l’animal à boi'd. Sur cela, je lui livrai
les deux objets en question, e t , sans attendre sa réponse,
je me remis en route pour le canot.
Ce dénouement imprévu du marché surprit tellement
Nelo, ou bien il fut si content d’obtenir la hache
pour r ie n , qu’il ne s’opposa nullement à ma retraite
non plus qu’aucun de ses gens. Pour ma p a r t , je
m'estimai fort heureux d ’être sorti à aussi bon marché
de cette espèce de coupe-gorge. Cette aventure me
donna la plus mauvaise opinion du caractère des habitans
de Tevai, et je vis que nous ne pourrions pas être
trop sur nos gardes contre leurs dispositions avides
et turbulentes et leur perfidie. Le fils de Nelo lui-
nième, si composé, si timide quand il venait nous
voir, se trouvait au nombre des plus insolens.
Durant cette entrevue, j’avais cependant profilé de
tous les instans où je pouvais fixer l’attention du
cupide Nelo pour le questionner au sujet du naufrage.
Malgré sa mauvaise humeur, il répondait quelquefois
à mes questions. — Suivant l u i , les Français qui
avaient abordé à Vanou avaient tiré les premiers sur
les naturels, el en avaient tué une vingtaine ; puis ils
s’en étaient allés. Jamais, à sa connaissance, aucun
papa langui (blanc) n ’avait existé dans Vanikoro,
ni dans les îles voisines. Un navire s’était cffecli- 1S28.
veinent perdu sur les récifs du S. F. ; mais on n ’avait Février,
pu ripn en sauver, et les blancs qui le montaient
n’étaient point descendus à terre. F n fin , Pila n’avait
point eu de canons, et n ’avait pas même pu pêcher
sur les récifs.... Malgré les protestations de Nelo, je
voyais facilement que ce chef n ’était point sincère,
et qu’il y avait beaucoup de réticences dans ses déclarations.
Fn quittant Tevai, je me dirigeai sur un des v il-p i . g l x x x u .
lages de Manevai, dans le bassin intérieur. Du plus
loin qu’ils nous aperçurent, les habitans accoururent
au-devant de nous, sans armes, et en témoignant une
joie extrême de nous voir. Le vieil ariki Tamanon-
gui me prit amicalement par la main, et me conduisit
dans une espèce de case publique où l’on préparait
des vivres. Nous nous assîmes au milieu de tout le
peuple et à côté des chefs des deux villages.
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