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J u ille t .
Pl.
moinètre ne marquait que 19° 9 ; aussi l’impression
de fraîcheur qui en résultait était-elle assez piquante
pour nos corps, habitués depuis près de six mois à
des chaleurs constantes de 28 à 30°, le jo u r comme
la nuit.
Après avoir pris une lasse de café, je m’embarquai
dans une pirogue un peu plus grande que les autres,
c c x x x J V . et pourvue d’un lendelel en feuilles de cocotier. Ces
pirogues ont le fond presque plat, ce qui les rend
très-volages; en outre, MM. Gaimard, Sainson, Rumboldt
et le kapala-balak de Tondano se trouvaient
avec moi sur l’arrière, de sorte que j’avais peu de facilités
pour y manoeuvrer les lignes de sonde, le cylindre
en fonte et les instrumens nécessaires à mes
expériences. Heureusement, pour courir plus à leur
aise sur le gibier, MM. Merkus et Guilbert avaient
pris chacun de leur côté une petite pirogue.
En avant du lac et près de la ville, règne d’abord
un espace où l’eau peu profonde n ’offre qu’un marécage
couvert de cypéracées et de hautes graminées
du genre arando ou saccharam; çà el là on voit briller
les cloches éclatantes d’un beau convolvulus ou
les épis purpurins d’un polygonum. Après avoir franchi
ce marais, on se trouve à l’entrée d ’un bassin magnifique,
parfaitement dégagé dans toute son étendue,
et qui n ’a pas moins de cinq ou six milles du N. N.
O. au S. S. E ., sur deux milles de largeur moyenne.
De toutes parts, excepté du côté de Tondano, ses
rives, qui sont bien dessinées et quelquefois un peu
acores, sont dominées par une chaîne régulière de
montagnes de cent à cent cinquante toises de hau- 1828.
le u r; celles du sud sont volcaniques, et renferment
même quelques fumerolles en activité. Celte circonstance,
jointe à la nature et à la disposition des montagnes
qui l’entourent aussi régulièrement, parait
annoncer que cette grande cavité n’est que le cratère
éteint d’un de ces nombreux volcans qui ont bouleversé,
ou plutôt qui ont formé la charpente de toute
la partie septentrionale de Célèbes.
Cinq ou six villages sont dispersés sur les bords
de ce lac ; sa surface est sillonnée par de nombreuses
pirogues de pêcheurs, car ses eaux nourrissent du
poisson en abondance. Les oiseaux qui le fréquentent n. ccxvni.
sont des canards, des poules sultanes, des poules
d’eau, et surtout des légions de hérons blancs, noirs
et gris.
Dans toute la partie du nord, près Tondano, le lac
n’a pas plus de trois ou quatre brasses de profondeur,
puis elle augmente graduellement jusqu’à un mille des
bords, vers un endroit que les naturels m’indiquaient
comme la mère, l’origine première du lac. Car une
vieille tradition conservée dans le pays veut que ce
soit de ce point que les eaux du lac jaillirent pour la
première fois ; aujourd’hui même on y remarque un
certain bouillonnement, comme dans les fontaines où
l ’on voit l’eau sourdre du sein de la terre.
Là j’envoyai le plomb de sonde plusieurs fois, et ii
tomba constamment par saccades de neuf à treize
brasses, comme si le fond eût été très-inégal, et même
crevassé dans cet endroit. Du reste, voici les résul-
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