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 Juillet. 
 ment  portée  par  les  Malais)  et  pantalon  blanc,  avec  
 une ceinture d’une autre couleur, et un mouchoir chamarré  
 pour  coiffure,  prirent  leur  place;  tout  en  agitant  
 leurs lances el leurs boucliers  en  bois,  ils  exécutèrent  
 avec  beaucoup  de  grâce  et  une  précision  remarquable  
 diverses  manoeuvres  qu’un  naturel  leur  
 commandait  à  haute  voix.  Cet  exercice  fut  clos  par  
 une  espèce de danse en ronde  qu’ils  exécutèrent d’un  
 pas cadencé,  les mains de chacun  d’entre  eux  placées  
 su r  l’épaule  de  son  voisin  de  droite;  cette  danse  est  
 accompagnée  par  un  chant  lent et monotone. 
 Après  avoir fait honneur  à  un  excellent  déjeuner,  
 nous  remontâmes  à  cheval,  et  la  route  prit  bientôt  
 une  pente  Irès-raide.  Alors  nous  échangeâmes  nos  
 chevaux  contre  des  palanquins,  et  je  trouvai  cette  
 manière  de  voyager  fort  douce.  Dix hommes  étaient  
 sur  les  brancards  de  ma  chaise,  et  la  conduisaient  
 sans  fatigue,  bien  qu’ils  eussent  à  cheminer  sur  un  
 sol  dont  l’inclinaison  n ’était  pas  de moins  de  trente  
 degrés.  , 
 Ce  fut  ainsi  que  nous  arrivâmes  au  sommet  de  
 Gounong-Empong (mont des Esprits),  élevé  de  trois  
 mille cinq cents  pieds au-dessus du  niveau  de  la mer,  
 suivant  M.  Reinwartz;  ce  mont  n ’est  qu’un  contre-  
 fort du Lokong,  dont le piton  nous  restait sur la gauche  
 à une  faible distance;  sur la droite,  on voyait plusieurs  
 autres cimes moins élevées que le Lokong, mais  
 qui  offrent  comme  celui-ci  autant  de  cratères,  dont  
 quelques-uns  fument  encore. 
 51.  Pietermat  m’apprit  alors  que  M.  Reinwartz, 
 18 28 . 
 Jinilet. 
 dans ses  voyages aux  51oluques,  avait  passé  cinq  ou  
 six  semaines  à Manado,  splendidement  traité  et magnifiquement  
 payé  par  le  gouvernement  hollandais,  
 qui  lui  avait  assigné  le  rang,  le  privilège et  les  émo-  
 lumens  de général.  Quelle distance de cette libéralité  
 aux  mesquines  ressources  mises  à  notre  disposition  
 pour  nos  recherches  d’histoire  n a tu re lle !...  Il  est  
 fâcheux pour  la  science que ce naturaliste fasse attendre  
 si  long-temps  les  résultats  de  ses  observations. 
 M.  5Ierkus  me  communiqua,  à  notre  retour  à  
 Manado,  quelques-unes  des  hauteurs barométriques  
 mesurées  par  M.  Reinwartz.  Ces  mesures  auraient  
 donné  pour  l’élévation  au-dessus  du  niveau  de  la  
 mer ;  2,000 pieds  pour le bassin  du  lac de Tondano, 
 3,600 pieds  pour  la  cime de  l’Empong,  4,000  pieds  
 pour  le  cratère  du  Lokong,  enfin  6,000  pieds  pour  
 le pic  du Klobat. 
 De la cime de  l’Empong,  on jouit d’une admirable  
 vue  qui  embrasse  toute  la  baie  de  51anado,  ses iles,  
 tout  le  terrain d’alentour,  et  se termine aux  sommets  p i .  c c x v   
 majestueux  du  colossal  Klobat el  des Deux-Soeurs. 
 Là je mis  pied à terre,  pour descendre  le  long du re vers  
 de l’Empong jusqu’au village de Lota, où nous devions  
 nous arrêter,  et  qui  n ’était  éloigné que de trois  
 milles  et demi.  Dans  cette rapide course, je recueillis  
 quelques  insectes  curieux,  et  notamment  un magnifique  
 charanson  Ces  découvertes  me  faisaient re- 
 >  Cet  insecte  est  le   chlovolopus  a r ro g a n s,  très-bien  décrit  dans  la  partie  
 enlomologique  du  V o y a g e ,  mais  rapporté  par  erreur  à  Vanikoro.