i’; 1
Lorenzi, Blanche!, Long et Divol ; mais aujourd’hui
d e u x nouveaux dyssenlériques, Condriller et Gossi,
sont allés prendre leur place. En outre, une lettre du
médecin en chef de l’hôpital m’apprend la mort du
matelot Bertrand, et je le prie de prendre les mesures
convenables pour son inhumation.
Nous recevons un paquet de Bourbon, dans lequel
se trouve une lettre de M. de Cheffontaines, qui approuve
les mesures que j’ai prises, et m’annonce l’arrivée
prochaine de la Bayonnaise à Maurice. Une lettre
adressée à M. Dudemaine nous prouve qu’on a
reçu, en France, mes rapports de la baie des Iles et
de Tonga-Tabou. Nous apprenons aussi la nomination
de Mftl. Pâris et Faraguet au grade d’enseigne
de vaisseau par suite de leur tour d’ancienneté, et ils
prennent sur-le-champ les décorations de leur nouveau
grade. Cette nouvelle m’est particulièrement
agréable pour Pâris, qui a toutes les qualités convenables
pour devenir un bon officier.
Je dîne avec plusieurs officiers de F Astrolabe chez
M. Telfair. Quoique le plus grand nombre des conviés
soient des Anglais, ces réunions sont agréables,
en ce que les deux maîtres de la maison ont le talent
de mettre tous leurs convives fort à leur aise.
11 arrive de nouvelles lettres de Bourbon. J ’en reçois
une de M. Le Goarant, commandant de la
Bayonnaise, qui m’annonce son départ de Bourbon.
M. Quoy apprend sa nomination à l’emploi de second
médecin en chef du port de Rochefort, et M. Lesson
sa promotion au grade de chirurgien de deuxième
classe. Ces deux faveurs sont bien placées, et me
font espérer qu’on ne laissera pas dans l’oubli les officiers,
de F Astrolabe, qui ont tant de droits à de semblables
récompenses. Mon plus ardent désir, surtout,
est que M. Jacquinot, en retour de ses excellens services,
soit promu au grade de capitaine de frégate,
convaincu que je suis qu’il est le premier officier de
son grade, et que le corps de la marine entier n’aurait
qu’à se féliciter de son avancement.
Dans la soirée, je fais une longue promenade avec
Faillafé, qui me raconte de nouveau toutes ses histoires
de la guerre de Suffren, et me berce de promesses.
Toutefois, il se borne à me montrer quelques
nuages insignifians qu’il veut me faire passer pour des
images de navire ; il me semble quelquefois lui voir
battre la campagne.
A trois heures après midi, je me suis rendu chez
mon ami Adam, avec qui j ’ai dîné. Puis nous sommes
montés ensemble dans sa calèche, et nous avons rapidement
roulé vers la Savanne. Près de la ville,
tout est sec et b rû lé , mais la verdure reparaît insensiblement,
à mesure que l’on s’élève au-dessus du
niveau de la mer. Cependant les campagnes ne sont
guère couvertes que de cannes à sucre, ce qui rend,
à la longue, leur aspect assez monotone. A la nuit,
nous sommes descendus chez madame Cazot, veuve
d’un des chirurgiens de l’expédition de Bougainville,
qui nous a donné l’hospitalité pour la nuit.
Dès le point du jour, nous nous sommes remis en
route, et nous arrivâmes bientôt dans ces belles et
l y .