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 sont  très-bien  fixées;  les  dépasser  dans  certaines circonstances  
 ■suffirait pour  déterminer  la  g u e r re ,  surtout  lorsqu’il  s’agit  de  
 commercer  avec  un  navire.  Les  naturels  vont  toujours  avec  
 une  poignée  de  flèches  et  un  arc  à  la  main,  seules armes  dont  
 ils  paraissent  se  servir ;  mais  elles  sont  redoutables  par  leur  
 force et leur dimension.  Dans notre voyage  en  canot autour de  
 l ’île ,  nos  guides  ne  descendirent  jamais  qu’armés  et  avec  la  
 plus grande d éfiance,  incertains  de  la manière  dont ils seraient  
 reçus.  Cependant,  malgré  cet  état d’hostilité ,  il  feut  de  grandes  
 raisons  pour en  venir  à  se  battre  avec  acharnement.  Si  ce  
 n’était a in s i,  la  population  serait bientôt  réduite  à  rien. 
 {Extrait du  Journal de M.  Quoy. ) 
 P A G E   i 8 G . 
 Et  qu’il  avait  été  occasioné  uniquement  par  les  désagrémens  
 et  les  privations  qu’il  avait  essuyés  durant son  
 séjour chez les sauvages. 
 On  envoya  la  chaloupe  et  une  autre  embarcation  à  Payou  ,  
 afin  de  recueillir  le  plus  d’objets  possible.  Elles  revinrent  en  
 effet avec  un grand  cation  de  fe r,  une grosse  ancre  de  bossoir,  
 des  pierriers  de  cu iv r e ,  des  saumons  de  p lom b ,  etc.  ,  et  des  
 fragmens  d’instrumens  qui  ne  pouvaient  appartenir  qu’à  une  
 expédition  scientifique,  enfin  de grandes  preuves physiques  et  
 toutes les  preuves morales que ces débris  étalent ceux de  l ’expédition  
 de  Lapérouse,  quoique  sur  aucun  d’eux  il  n’y   eût  le  
 mot  France  indiqué  d’une  manière  ou  d’autre.  Les  pierriers,  
 parfaitement  conservés,  sont bien  évidemment de manufacture  
 française,  et  surtout  la  forme  des  chiffres  qui  indiquent  leur  
 poids.  M.  Gaimard  revint  aussi  avec  ces  embarcations.  Il  lui  
 avait  pris  envie  d’aller parmi  les  naturels avec  l ’Anglais  Hani-  
 bilton, dans le but  d’en  tirer  le plus  de renseignemens possibles  
 sur  la  manière  dont  le  naufrage  avait  eu  lieu.  M.  Gaimard  
 revint  avec  la  fièvre,  chose  toute  naturelle  à  tous  ceux  qui 
 couchent  â  terre,  comme  nous  l’apprend  le  capitaine  Dillon.  
 Il  n’apprit  autre  cbo.se  qu’à  connaître  des  hommes  turbiilens,  
 colères  ,  courant  à  leurs  armes  pour  la  moindre  chose  et  la  
 moindre  préférence  que  l ’on  donne  à  l ’un  d’eux. 
 {E xtrait du  Journal de M.  Quoy.) 
 PA G E   2 o 3 . 
 Et qu’ils traiteraient en ennemi quiconque tenterait d’y  
 faire quelque  dégradation. 
 M. d’Urville se  proposait d’aller lui-raême faire  un  quatrième  
 voyage  ,  afin  de  rechercher,  dans  les  objets  submerges,  s’il  ne  
 .s’en  trouverait  point  quelques-uns  qui indiquassent péremptoirement  
 qu’ils  avaient  appartenu  à  l ’expédition  française.  Une  
 semaine  entière  de  pluie  continuelle  empêcha  ce  dessein  ,  et  
 les  maladies  qui  commençaient  à  se  montrer  à  bord  le  firent  
 tout-à-fait  échouer.  Nous  n’eûmes  plus  qu’à  nous  préparer  à  
 partir  le  plus  promptement  possible  pour  ne  pas  courir  les  
 risques  de  ne  pouvoir  appareiller  le  navire  et  traverser  une  
 passe  étroite  faute  de  bras. 
 Mais auparavant rien  ne  fut  négligé  de  la  part  du  commandant  
 et de  l ’état-major pour  obtenir  les  renseignemens  lés  plus  
 complets  sur le  dernier malheur  arrivé  à  Lapérouse.  Quelquefois  
 ces  insulaires  marquaient  de  la  défiance  à  nos  questions,  
 s’empressaient de parler  les  uns  les  autres,  en  paraissant craindre  
 quelques  représailles  de  notre  part  pour  une  chose  dont  
 ils  étalent  cependant  innocens,  et  dont  les  plus  vieux  seuls  
 avaient  été  contemporains.  Les  hommes  faits  rapportaient  ce  
 qu’on  leur  avait  dit  ;  quelques-uns  des  plus  âgés  seulement  
 se  souvenaient parfaitement  d’avoir  vu  des  hommes  blancs  en  
 petit nombre,  et  qui  étaient morts  depuis  long-temps. 
 V o ic i,  disaient-ils,  ce  qui  avait eu  lieu  il y  avait bien  longtemps. 
   Par  un  assez  mauvais  temps,  deux  navires  s’étaient  
 perdus  sur  le.s  récifs  qui  environnent  l’île ;  l ’un  corps  et  biens