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sont très-bien fixées; les dépasser dans certaines circonstances
■suffirait pour déterminer la g u e r re , surtout lorsqu’il s’agit de
commercer avec un navire. Les naturels vont toujours avec
une poignée de flèches et un arc à la main, seules armes dont
ils paraissent se servir ; mais elles sont redoutables par leur
force et leur dimension. Dans notre voyage en canot autour de
l ’île , nos guides ne descendirent jamais qu’armés et avec la
plus grande d éfiance, incertains de la manière dont ils seraient
reçus. Cependant, malgré cet état d’hostilité , il feut de grandes
raisons pour en venir à se battre avec acharnement. Si ce
n’était a in s i, la population serait bientôt réduite à rien.
{Extrait du Journal de M. Quoy. )
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Et qu’il avait été occasioné uniquement par les désagrémens
et les privations qu’il avait essuyés durant son
séjour chez les sauvages.
On envoya la chaloupe et une autre embarcation à Payou ,
afin de recueillir le plus d’objets possible. Elles revinrent en
effet avec un grand cation de fe r, une grosse ancre de bossoir,
des pierriers de cu iv r e , des saumons de p lom b , etc. , et des
fragmens d’instrumens qui ne pouvaient appartenir qu’à une
expédition scientifique, enfin de grandes preuves physiques et
toutes les preuves morales que ces débris étalent ceux de l ’expédition
de Lapérouse, quoique sur aucun d’eux il n’y eût le
mot France indiqué d’une manière ou d’autre. Les pierriers,
parfaitement conservés, sont bien évidemment de manufacture
française, et surtout la forme des chiffres qui indiquent leur
poids. M. Gaimard revint aussi avec ces embarcations. Il lui
avait pris envie d’aller parmi les naturels avec l ’Anglais Hani-
bilton, dans le but d’en tirer le plus de renseignemens possibles
sur la manière dont le naufrage avait eu lieu. M. Gaimard
revint avec la fièvre, chose toute naturelle à tous ceux qui
couchent â terre, comme nous l’apprend le capitaine Dillon.
Il n’apprit autre cbo.se qu’à connaître des hommes turbiilens,
colères , courant à leurs armes pour la moindre chose et la
moindre préférence que l ’on donne à l ’un d’eux.
{E xtrait du Journal de M. Quoy.)
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Et qu’ils traiteraient en ennemi quiconque tenterait d’y
faire quelque dégradation.
M. d’Urville se proposait d’aller lui-raême faire un quatrième
voyage , afin de rechercher, dans les objets submerges, s’il ne
.s’en trouverait point quelques-uns qui indiquassent péremptoirement
qu’ils avaient appartenu à l ’expédition française. Une
semaine entière de pluie continuelle empêcha ce dessein , et
les maladies qui commençaient à se montrer à bord le firent
tout-à-fait échouer. Nous n’eûmes plus qu’à nous préparer à
partir le plus promptement possible pour ne pas courir les
risques de ne pouvoir appareiller le navire et traverser une
passe étroite faute de bras.
Mais auparavant rien ne fut négligé de la part du commandant
et de l ’état-major pour obtenir les renseignemens lés plus
complets sur le dernier malheur arrivé à Lapérouse. Quelquefois
ces insulaires marquaient de la défiance à nos questions,
s’empressaient de parler les uns les autres, en paraissant craindre
quelques représailles de notre part pour une chose dont
ils étalent cependant innocens, et dont les plus vieux seuls
avaient été contemporains. Les hommes faits rapportaient ce
qu’on leur avait dit ; quelques-uns des plus âgés seulement
se souvenaient parfaitement d’avoir vu des hommes blancs en
petit nombre, et qui étaient morts depuis long-temps.
V o ic i, disaient-ils, ce qui avait eu lieu il y avait bien longtemps.
Par un assez mauvais temps, deux navires s’étaient
perdus sur le.s récifs qui environnent l’île ; l ’un corps et biens