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et d’observations recueillis avec tant de fatigues el
d’efforts, fût lestée ensevelie dans un oubli profond.
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Toutefois, rien ne se décidait; et j ’entrevoyais
déjà l’instant où j ’allais être obligé de renoncer à ma
publication, pour aller reprendre le service des ports.
L ’avènement au pouvoir des ministres du 8 août 1829,
époque qui eut de si étranges conséquences pour les
destinées de la France, termina cette longue incertitude.
Avant de quitter le ministère, M. de Neuville
voulut signaler la fin de son administration par un
acte de justice et de grandeur. Il fit signer au Roi
l’ordonnance de ma nomination au grade de capitaine
de vaisseau ', et celle qui arrêtait la publication
du voyage de VAstrolabe sur l’échelle la plus
splendide.
Je dois à la vérité de déclarer que M. d’Haussez,
successeur de M. de Neuville, témoigna d’abord le
plus noble intérêt aux personnes qui avaient exécuté
le voyage de l’Astrolabe. A lui seul nous dûmes la
solution définitive des obstacles administratifs qui
s’opposaient à l’allocation des indemnités nécessaires
à la publication, et peut-être est-ce à lui que la France
devra pour ce fait l’exécution de ce monument. Sa
• I l faut observer que M . L e G o a ran t , dont j ’ai eu occasion de pa rler
dans ma n a r ra tio n , obtint la même récompense. Alors le ministère de la
marine plaçait le vo y ag e de la Bayonnaise sur la même ligne que ce lu i de
VAstrolabe} certains individus donnaient même hautement la préférence au
premier !...
ferme volonté valut aussi à M. Jacquinot la croix
d’honneur, à MM. Lottin et Gressien la croix de
Saint-Louis, à M. Guilbert le grade de lieutenant de
vaisseau , et à MM. Sainson et Bertrand l’emploi de
commis de la marine.
Malheureusement ces récompenses arrivées tardivement
, distribuées pêle-mêle avec d’autres , uniquement
dues au bon plaisir, perdirent presque tout leur
mérite. Aux yeux de ceux qui en étaient l’objet, elles
cessaient d’êlre le prix des plus généreux efforts ;
elles ne leur paraissaient plus être que le fruit de la
faveur et des imporlunités.
J ’espérais toujours obtenir de M. d’Haussez le
grade de capitaine de frégate pour M. Jacquinot et
les trois décorations pour l’équipage, qui étaient devenus
le but principal de toutes mes démarches.
Mais je vis bientôt la bienveillance de ce ministre se
refroidir d ’une manière marquée. Probablement il
avait reçu des insinuations peu favorables sur la docilité
de mon caractère et sur la nature de mes sentimens
politiques ; on lui avait fait comprendre que je
n ’étais nullement un homme à favoriser dans le système
alors adopté. Il fallait bien qu’on eût eu de semblables
griefs contre moi, puisqu’on n’avait pas même
jugé convenable de me présenter au R o i, après avoir
accompli une expédition comme celle de l’Astrolabe,
fait jusqu’alors sans exemple !... J e perdis enfin courage,
et je m’occupai assidûment de ma publication.
Vers cette époque, il m’arriva une aventure assez
plaisante, et qui fixa pour toujours mon opinion sur