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plètes. Toute la journée les calmes ont rendu la chaleur
insupportable.
De petites brises de S. S. E. nous permettent de
gouverner lentement au S. O ., et les courans qui portent
désormais au S. E. nous favorisent. Au point du
jour, nous avons vu à six ou huit milles devant nous
un navire que j’ai pris pour le Bantjar. Les sommets
de Bourou se montraient dans le sud au travers
d’un horizon fortement embrumé. Grand nombre de
marsouins au museau pointu et de beaux scombres
se jouaient à la surface des eaux, tandis que des nod-
dies, des fous, et quelques frégates voltigeaient autour
du navire.
Au jour, nous avons revu notre navire à cinq ou
six milles dans l’ouest, et nous l’avons promptement
approché. Je le prenais toujours pour le Bantjar;
mais à trois heures du soir, comme nous n’en étions
plus qu’à trois ou quatre milles, il a mis son pavillon
qui nous a fait voir les couleurs de la Grande-Bretagne.
En outre, il paraît être un plus beau bâtiment
que le Bantjar.
A midi, nous passions sur le méridien de la pointe
S. O. de Xulla-Bessi et à vingt milles de distance. Les
terres de Bourou sont restées toute la journée enveloppées
de brume, et le soir seulement, au coucher du
soleil, nous avons cru voir une pointe basse qui doit
être la partie la plus occidentale decette île. Au coucher
du soleil, la brise du S. el du S. E. s’est enfin établie,
et, à partir de ce moment, l ’Astrolabe a régulièrement
filé quatre et cinq noeuds au S. O. et S. O. ■/< S.
Une des montagnes de Bourou n ’a paru qu’un instant
sous le soleil levant dans le N. 70° E. La brise
s’est soutenue, et nous avons filé jusqu’à six noeuds
au S. S. 0 . ■/, O.; nous avons dépassé le navire qui
courait parallèlement à nous, et le soir nous l’avons
perdu de vue à deux ou trois milles de l’arrière.
De onze heures à minuit, M. Gressien a aperçu la
terre courant du S. j i S. E. au S., et j ’ai reconnu
qu’elle devait appartenir à l’île Wangui-Wangui. Nous
avons passé le reste de la nuit aux petits bords, et, à
cinq heures et demie, j ’ai laissé porter sur le détroit.
Poussés par une forte brise, sur une belle mer, nous
avons filé sept et huit noeuds. A neuf heures, nous
étions sur le parallèle de Kadoupe, et, dès dix heures
et demie, je me croyais sur celui de la pointe sud de
Bouton, dont un brouillard épais m’avait constamment
caché les terres. Alors je laissai arriver peu à
peu pour doubler cette poinle à distance raisonnable.
Dans la nuit, 1 anglais avait laissé courir un peu
plus près de terre que moi, ce qui lui avait donné
trois ou quatre milles d ’avance; mais en trois heures
de temps, nous l’avons promptement rejoint. A huit
heures et demie du malin, nous passions à une encâblure
environ sous sa hanche de tribord. Nous avons
lu sur la poupe le nom de Bombaij-Caslle; c’est un
navire du port de quatre ou cinq cents tonneaux, el
qui nous a paru avoir une quarantaine d’hommes d ’équipage,
dont plusieurs sont des Lascars.
Déjà j’avais laissé porter jusqu’à l’O. S. O., croyant
doubler la pointe sud de Bouton, quand tout-à-coup
1828.
Aoû t.