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 25. 
 manière  utile  les  hommes  restés  valides  jusqu’à  ce  
 jour. 
 Enfin  le charme  qui  semblait agir  sur  nous  cesse ;  
 par  le parallèle  de  2°  latitude N .,  et  le  méridien de  
 156° longitude E . ,  nous  rencontrons  les brises régulières  
 duN. E ., et nous commençons à cheminer d’une  
 marche  plus  rapide.  L’influence  d’une  température  
 plus réglée se fait aussi  sentir sur les malades ; ma fièvre  
 s’apaise,  et de rémittente  qu’elle avait  été  durant  
 long-temps ,  elle passe  au  type intermittent tierce. 
 A midi,  je me  trouvais  sur  le  parallèle,  el à vingt  
 lieues  environ  dans  l’est  de  la position  assignée  aux  
 îles Monte-Verde  sur  la carte d’Arrowsmilh.  Je m’étais  
 mis en  latitude avec ce groupe  dans l’intention de  
 courir  l’espace  d’un  ou  deux  degrés  dans  l’ouest,  
 pour  en  faire  la  reconnaissance. Mais  justement  la  
 brise tom b a,  et presque  toute la journée  nous eûmes  
 calme.  Celte  contrariété me  décida  à poursuivre ma  
 route au nord-ouest, attendu qu’il m’aurait fallu rester  
 en panne  durant la n u it,  et perdre  peut-être deux ou  
 trois jo u rs ,  ce  qui  n’était  point  praticable  dans  l’état  
 où  nous étions. 
 Dans  la matinée  la brise  de  l’E.  reprend,  accompagnée  
 de torrens  de pluie. Mais nous  faisons  ro u te ,  
 ce  qui  nous  console.  La  journée  suivante  est  fort  
 b elle,  et nous voyons  beaucoup de fous  qui  viennent  
 voltiger  dans  le  gréement,  indice  infaillible  de  la  
 proximité des terres. 
 Pour célébrer  le second jo u r anniversaire de notre  
 départ  de  France,  au  dîner  je  fais  distribuer  aux 
 hommes  en  bonne  santé une double ration  de  rhum.  
 On remarque beaucoup de marsouins, frégates,  fous,  
 noddies et phaëtons. 
 Maintenant je  dirige  ma  route  de  manière  à  rencontrer  
 le groupe  de  Hogoleu,  exploré  en  1824  par  
 M.  Duperrey.  Ce  navigateur  avait  tracé  d ’une  manière  
 très-satisfaisante  la  plus  grande  étendue  de  ce  
 petit  archipel ; mais le vent l’avait contraint de laisser  
 la  partie de l’E.  et du S.  E.  dans le vague.  J e  me proposais  
 de  remplir  cette lacune. 
 C’est  ici  le  cas  de  faire  une  observation  dans  l’intérêt  
 de la navigation.  A  mon  retour  en  Europe,  j’ai  
 été très-étonné de voir q u e ,  dans sa carte générale  des  
 Carolines, M. Duperrey avait placé à quarante milles  
 environ  dans  l’est  d’Hogoleu,  une  petite  île  basse à  
 laquelle il avait donné le nom d’île d’Urville. Les deux  
 officiers  de  F Astrolabe  qui  avaient  fait  avec moi  la  
 campagne  de  la  Coquille  n’avaient  pas  eu  plus  de  
 connaissance  que moi  de  la  découverte  de  cette île.  
 Toutefois,  en  parcourant  mon  journal  particulier,  
 j ’ai  vu  qu’effectivement le  23  juin  1824,  au  coucher  
 du soleil, l’homme en vigie  sur les barres  signala  une  
 île  basse à toute  distance. Si  dans  le  voyage  de  FAs-  
 j’avais  eu  connaissance de  cette circonstance,  
 j’aurais combiné ma route de manière à passer près de  
 cette te r r e ,  et à vérifier si l’île d’Urville existe  réellement. 
  C’eût  été  alors  bien  facile,  puisque  le 25  nous  
 ne  dûmes  pas  en  passer à  plus  de  six  lieues  dans  le  
 nord-est  i. 
 I  L e   voyage  de  l’américain M orrell  y ie iUde  constater  l’existence  de  cette 
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