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1.828,
SeptemJire.
29.
sur noire route, et il est grand temps que nous arrivions
à ITle-de-France, afin de procurer aux malades
toutes les ressources que l’on peut attendre de la
civilisation.
Sur les sept heures du matin, la vigie des barres
a annoncé la terre dans l’O. et dans l’O. N. O. Un
rapide examen m’a bientôt fait reconnaître les montagnes
des Bambous et l’île Ronde. Chassés par une
belle brise, nous avons rapidement approché de ces
terres; a midi nous étions déjà sous le méridien de
l’île Ronde. Nous contournâmes de très-près le coin
de mire, e t, à trois heures vingt minutes du soir,
nous trouvant sous la pointe des canonniers, nous
tirâmes un coup de canon pour appeler le pilote.
Celui-ci n’arriva qu’à quatre heures quinze minutes,
et une heure après nous laissions tomber l’ancre de
bâbord à quelque distance des pavillons, par vingt
brasses, fond de sable vasard. Vers cinq heures et
demie, les officiers de, santé et de la douane vinrent
nous adresser les questions ordinaires. Comme la libre
pratique nous fut accordée, après l’examen des
malades par le médecin , j ’expédiai sur-le-champ un
officier à la ville, pour prier le capitaine du port de
donner les ordres nécessaires pour nous faire entrer,
dès le jour suivant, au Trou-Fanfaron.
L ’Astrolabe est enfin arrivée à l’Ile-de-France, lieu
si long-temps désiré par toutes les personnes de l’équipage,
comme le seul où ils pussent espérer de se
remettre de leurs longues fatigues et rétablir leur
santé délabrée. Nous n ’avons trouvé sur la rade que
la frégate anglaise l’Undaanted, capitaine Clayford,
qui revient de Calcutta, où elle a transporté le nouveau
gouverneur Bentinck. Le seul bâtiment de guerre
français qui ait paru ici depuis long-temps est la goélette
la Turquoise, commandée par le lieutenant de
vaisseau Prévost Langristain, repartie depuis trois
semaines pour Bourbon. M. Lowry-Cole est maintenant
au cap de Bonne-Espérance, et le gouverneur
actuel de Maurice est M. Colville.
Nous avons salué le pavillon anglais de vingt-un
coups de canon, qui ont été rendus sur-le-champ.
Puis on a travaillé à se haler vers l’intérieur du port.
Pendant ce temps, les poudres ont été transportées
dans les magasins du port, et le médecin de l’hôpital
a passé l’inspection des malades pour vérifier si leur
mal n’était point d’une nature contagieuse. A six
heures et demie du soir, on a été obligé de mouiller
la corvette à deux encâblures du bassin.
A sept heures, je suis allé avec M. Jacquinot dîner
chez le gouverneur. M. et madame Colville nous ont
accueillis fort civilement, et j ’ai fait la connaissance
dans la soirée d’un jeune commander de la marine
anglaise nommé Fitz-Cerald de Roos, déjà connu par
un voyage agréablement écrit sur les États-Unis. Sa
conversation était instructive, et il était cependant
très-empressé d’accroître la masse de ses connaissances.
J ’ai aussi retrouvé avec plaisir M. Telfair,
dont j ’avais reçu des honnêtetés lors de mon passage
sur la Coquille en 1824. M. Telfair est un amateur
fort distingué d’histoire naturelle, et qui consacre une
1.S28.
Septembre.
3o.