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J a iiv ie r ,
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c’est la conséquence continuelle du peu de secours
que 1 on m offrit avant le départ pour l’armement de
l’Astrolabe. Puissent ces remarques éviter à d’autres
capitaines un sort p a re il, et puissent, une bonne fois,
les chefs de service se pénétrer des suites funestes
que peuvent avoir leur indifférence ou leur mauvaise
volonté dans ces circonstances.
Dans la soirée, j ’ai envoyé à bord du H a rv ey un
second pli contenant le duplicata de mon rapport au
ministre, pour suppléer à la perte du premier, au cas
où il ne parviendrait pas à son adresse. Ce pli renferme
aussi toutes les pièces de comptabilité relatives
à nos achats à Hobart-Town.
Un calme parfait a régné dans la nuit. A trois
b eure setdemiedumatin, unelégè rebriseduN . N. O.
prend naissance; je fais tirer le coup de canon pour
appeler le pilote, et en même temps pour ne pas perdre
un moment, je fais déraper et gouverner à petites
voiles vers l’embouchure de la rivière. A cinq heure s,
le pilote nous rejoignit avec M. Caimard, puis nous
continuâmes notre route le long du fleuve.
A six heures et demie, la brise varia de divers
côtés. Nous approchions déjà de la pointe nord de
1 île Bruny, où le pilote a une jolie habitation ; en causant
avec moi, il m’apprit que je pourrais m’y procurer
d’excellentes pommes de terre, si je le désirais. M. Bertrand
fut expédié pour cet objet dans le canot du
p ilo te , et rapporta une abondante provision de ces
tubercules pour les diverses tables de l’Astrolabe.
A onze h eu re s, nous donnions déjà dans la baie
des Tempêtes, quand le pilote me pria de lui accorder
son congé, pour qu’il pût aller prendre la conduite
d’un scliooner qui se montrait dans la b a ie , arrivant de
Launceston. Nous restâmes en calme ou exposés à
des brises faibles et variables, qui exigeaient de fréquentes
manoeuvres. Heureusement, le courant continua
de nous porter tout doucement dehors ; les eaux
étaient très-calmes, et d’énormes paquets de Lami-
naria rompaient seuls leur parfaite uniformité. Cependant
, une brume épaisse et générale, qui régnait
depuis le matin, nous dérobait toute vue de terre.
A qjnq heures et demie du soir, me trouvant encore
sur vingt-sept brasses, fond de sable fin , je ne savais
pas trop si je ne devais pas passer la nuit au mouillage,
quand une petite brise d’E. me permit de faire
route au S. S. E. et de nous éloigner des terres.
Ainsi nous quittons Hobart-Town après une relâche
de quinze jours , parfaitement prépa ré s, sous tous les
rap p o rts, pour la mission que nous nous proposons
de remplir. L ’Astrolabe est le premier navii’e français
qui ait visité cette colonie depuis sa fondation ; mais
j ’aime à croire que nous y serons suivis par les capitaines
chargés de semblables expéditions. Comme
point de relâche, divers motifs semblent donner la
prééminence à Hobart-Town sur Port-Jackson ; on s’y
trouve plus à portée des routes du cap Horn et du cap
de Bonne-Espérance. Les équipages y sont plus faciles
à contenir, et le climat plus tempéré en est plus sain et
plus convenable aux travaux fatigans du bord. L’eau
ne s’y fait pas beaucoup plus aisément qu’à Port-JackiSîS.
Janvier.
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