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 , 828.  lui un lieutenant de troupes qui commande les canon-  
 septeTihre.  niers  du  fort,  tous  hommes  de  couleur,  au  nombre  
 de  trente  ou  quarante.  Le  chef  malais,  qui  porte  le  
 titre  de  résident,  a été mis aujourd’hui même  en  prison  
 pour  avoir  assassiné  un  homme. 
 Le mouillage d’Agner  paraît  être  fort  bon  dans  la  
 mousson  d’e st;  cependant il faut  prendre ses précautions  
 ;  car  il  n ’y  avait  pas  plus  de  deux mois qu’un  
 navire  anglais,  du  port  de  quatre  cents  tonneaux,  
 s’était  perdu  à  la  côte  dans  le  S.  O.  du  fort,  et  l’on  
 travaillait encore  à  en retirer  les morceaux pour sauver  
 le cuivre.  Un  autre navire de cinq cents tonneaux  
 échoua  aussi un  peu  dans  le  N. O.  du  fort,^et  se fût  
 également  perdu  sans  les  prompts secours  que lui  fit  
 donner  M.  Moser.  Sans  doute,  ce  sont  ces  raisons  
 qui  ont  fait négliger,  par  les  Hollandais,  une  position  
 si  importante  à  l’entrée  même  du  d é tro it,  et  
 qui  serait  devenue  un  point  de  relâche si  utile à tous  
 les  navires  destinés  pour  la  Chine,  les  Philippines  
 et  les  Moluques.  Le  Bombay-Castle  avait  passé  et  
 mouillé  à  Agner  trois  ou  quatre  jours  avant  l’A s trolabe. 
 c.  Malgré  les  promesses  de M. Moser,  nous  n’avons 
 reçu  que  dans  l’après-midi  les  provisions  que je  lui  
 avais demandées,  consistant  en  quatre  petits buffles,  
 une corde  de  bois, huit tonneaux d’eau,  quelques  légumes  
 et  une  vingtaine  de  balais.  Pour  tout  cela,  
 M. Moser me  présenta  un  compte  de  soixante  piastres, 
   que je  m’empressai  de  lui  faire  compter.  P a rtout  
 ailleurs  ce  prix  eût été modéré,  mais à Agner il 
 était exorbitant, et le brave Moser nous traita de Turc  
 à Maure. 
 Toute  la  journée,  nous  avons  vu  dans  l’O. S. O.  
 une corvette  qui  nous  a  paru être  le Lys,  ce  qui  est  
 d’autant  plus  probable  que M. Moser avait reçu une  
 lettre du capitaine Luftemberg,  qui  lui  annonçait sa  
 prochaine  arrivée.  Sa  mission  était  de  croiser sur la  
 côte sud de Java,  pour empêcher  les  navires  anglais  
 de vendre de  la poudre et  des  armes  aux Javans. 
 Dès  que  le jo u r   a  paru,  l’Astrolabe  a  mis  sous  
 voiles,  à  l’aide d’une petite brise  du S.  S.  E.  qui s’est  
 bientôt établie, et le courant nous a entraînés tout près  
 de Cap.  J ’ai même vu le moment où il faudrait mettre  
 les  canots  à  la mer pour empêcher la corvette  d’aller  
 se  heurter  contre  ce  rocher,  vers lequel un pouvoir  
 magnétique  semblait  Tattirer.  A  midi,  de  petites  
 brises  d’O.  nous  ont  permis  de  nous  en  éloigner;  
 puis  le  courant  nous  a  favorisés  dans  nos  bordées  
 contre  la  brise  du  S.  et  du S.  S.  O .,  tellement  que  
 de  dix  heures  à  minuit  nous  doublions  au  veut  et  
 à bonne  distance l’île Krakatoa. 
 Le  vent  passe  au  S.  E.  et  même  à  l’E.  S.  E .,  ce  
 qui nous permet  de  poursuivre  notre  route au S.  O.  
 j i  O. Au  point  du  jour,  l’Ile-au-Prince nous  restait  
 déjà  dans l’est  à  toute vue,  et  il fallait que le courant  
 nous eût portés  durant la nuit  dans  l’ouest  avec  une  
 force  prodigieuse. 
 L’Astrolabe  reparaît  sur la mer des Indes,  où elle  
 est accueillie par une forte brise de S. E ., des rafales,  
 des grains  et  une mer  très-grosse.  Mais elle a désor- 
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