sauvage, mais elle se promène avec plaisir sur les
jolies habitations de la rive opposée, qui forment l’établissement
de Herdsman’s Cove. Le long de la
route on voit quelques jolies maisons et les fours à
chaux du gouvernement, un beau moulin à eau appartenant
à M. Terry, et l’habitation de M. Lascelles. A
mesure qu’on s’approche de la v ille , le lit du D erwent
se ré tré c it, et la scène prend un aspect sauvage
et romantique. Les flancs des montagnes sont suspendus
sur les eaux du fleuve, et la route, qui est très-
étroite, est quelquefois taillée dans le roc vif.
Elizabeth Town, qui ne présentait qu’une seule
maison, il n ’y a pas plus de sept ou huit ans, est déjà
un beau village composé d’une quarantaine de petites
métairies, où l’on remarque la maison de campagne
du gouverneur, située dans une position délicieuse.
Pl. CLxv. On y trouve en outre une des meilleures auberges du
pays. Au milieu de ce village s’élève une jolie église en
Pl. CLXVI. b riq u e s, où l’on célèbre deux fois le service le dimanche.
Le Derwent est navigable, jusqu’en cet e n d ro it,
pour les bateaux de quatorze et quinze tonneaux. Il y
en a toujours en route pour les relations du commerce.
Le prix du fret est d’un schelling par quintal
pour toute espèce de fardeaux, et de quatre pences
pour chaque boisseau de grain de toute nature. Au-
dessus d ’Elizabeth Town, la force du courant et les
nombreux rochers qui barrent le lit du fleuve cessent
de rendre sa navigation praticable.
En continuant de remonter la rivière, on voit
encore cinq ou six jolies métairies entourées de belles
cultures; on trouve un petit to rre n t, nommé le
Plenty, qui se décharge dans le Derwent, puis on arrive
sur le bel établissement de M. Humphrey. Les
terres labourables sont sur le bord du Derwent, et les
montagnes de l’ouest offrent de beaux pâturages à de
nombreux troupeaux. C’est là que leStyx vient s’unir
au Derwent.
A quelques milles plus loin, sur les bords de la rivière,
sont encore quelques autres habitations. Mais
comme ce terrain devient très-montueux, bientôt il
n’offre plus de pâturages pour les troupeaux, et ne
peut plus être cultivé. A l’o u e s t, une énorme chaîne
de montagnes escarpées, déchirées et terminées par
des sommets blanchâtres, sépare ces contrées intérieures
des bords du hâvre Macquarie. Les condamnés
, relégués sur les bords de ce b a s sin , ont
souvent essayé de franchir cette barrière pour s’échapper
vers l’intérieur; mais en général ils sont
morts de fatigue, ou ont été contraints de revenir su r
leurs pas pour se rendre à l’autorité. Aussi toute
cette étendue de pay s, qui porte le nom de Western
Mountains, est-elle encore fort imparfaitement
connue.
Revenons maintenant à Elizabeth Town, et passons
le pont flottant devant Bush Inn ; après avoir traversé
le district de New-Norfolk où se trouvent plusieurs
jolies métairies, et entre autres celles de MM. Barker,
Robinson, Cawthorne, Hey wood, e tc ., nous parviendrons
sur des hauteurs d ’où l’on a une vue fort