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 IÜ2.S. 
 A o ù l. 
 avancer  vers  Batavia,  à  l’aide  d’une  faible  brise  de  
 S. E.  Plus  h eu re u x ,  un  bateau  à  vapeur  n ’en  chemine  
 que  plus  tranquillement vers  sa  destination.  A  
 onze heures, nous commençons à apercevoir les terres  
 de la pointe Karavan. 
 La  brise  se  rétablit  peu  à  peu,  nous  forçons  de  
 voiles,  nous  rangeons  de  très-près  dans  le  sud  l’île  
 de  Leyde,  nous  laissons à bâbord les deux bouées de  
 l’est du chenal,  et,  à  six heures, nous mouillons  l’ancre  
 de bâbord,  par  un  fond  de  sept  brasses  de  vase,  
 sur  la vaste  baie  de  Batavia.  A  six heures  et  demie,  
 nous reçûmes la visite d’un canot du stationnaire amenant  
 un midshipman, qui vint nous  adresser les questions  
 d’habitude,  et ce  fut  l’unique rapport que nous  
 eûmes avec la colonie dans cette soirée. 
 L’élève  qui  est  venu  nous  faire raisonner  se  trouvait  
 dernièrement  à  Amboine  en  même  temps  que  
 n o u s,  et  je  lui  ai  adressé  quelques  questions ;  mais  
 comme  il  ne  parle que hollandais,  nous  avons beaucoup  
 de  peine  à  nous  faire  entendre,  et  dans  ses  réponses  
 voici  tout  ce  que  j’ai  pu  comprendre. — Un  
 navire français venant de l’ouest  a touché  sur la rade,  
 et  est  repa rti,  la veille  de notre arrivée,  pour  Bordeaux. 
  — Le  Bantjar  n’a  pas  encore  p a ru ,  on  l’attend  
 de  jour  en  jour. — Les  fièvres  régnent comme  
 de coutume à Batavia. — En  ce moment,  il n ’y  a sur  
 rade  qu’une  corvette de guerre,  qui  doit  partir incessamment  
 pour  la  côte  méridionale  de  Java.  —  La  
 gocletle  qui  faisait  partie  de  l’expédiiion envoyée  sur  
 la  Nouvelle-Guinée  était  revenue  à  Amboine  peu  de 
 jours après notre départ, et était repartie sur-le-champ  
 avec  un  renfort d’hommes  et  de vivres  :  la  corvette  
 était  restée à  la Nouvelle-Guinée  pour l’établissement  
 de  la  colonie  qui  a  eu  lieu  sur  la  côte  S.  O. 
 La  rade  de  Batavia  est  certainement  spacieuse  et  pi.  ccxx  
 fort  belle, mais  les  terres  qui l’environnent de toutes  ri.  ccxr..  
 parts  sont  si  basses,  que  le  coup-d’oeil  qu’elle  offre  
 de  la mer a  quelque  chose  de  fort  triste ;  on  n ’aperçoit  
 3„ . 
 presque rien  de  la ville elle-même ; à peine si l’on  
 entrevoit  les  toits  de  quelques  édifices  plus considérables, 
   et  le  voyageur  qui  ne  ferait  que mouiller  sur  
 la rade, sans descendre  à  terre,  n ’aurait  pas  la moindre  
 idée  de  cette  superbe cité. 
 Je me rendis à terre à neuf heures et demie, accompagné  
 de plusieurs  officiers  de  la  corvette.  Dans les  
 bureaux  du  port.,  je  fus  reçu  avec  politesse  par  le  
 commandant de  la  corvette  le Lys,  M.  Luftemberg,  
 et  le  commandant  du  port, M.  Hay,  tous  deux capitaines  
 de frégate, qui s’empressèrent de m’offrir leurs  
 services,  et  de  me  donner  les  renseignemens  que  je  
 pouvais  désirer. 
 Nous prîmes des voitures,  nous nous arrêtâmes  un  
 moment  dans  la  vieille  ville pour  faire  quelques  emplettes; 
   puis  nous  nous  dirigeâmes  sur  la  nouvelle  
 ville,  ou  Weltevrede.  Chemin  faisant,  je  ne  cessais  
 d admirer la grandeur de la ville,  la magnificence des  
 magasins et les charmantes habitations  situées le long  
 des nombreux  canaux  qui  traversent  cette  opulente  
 cité. 
 J ’arrivai devant  les bureaux  du  gouvernement éla