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 Décembre. 
 nord et  à  la  suite  de violentes rafales de cette partie ;  
 double condition nécessaire  pour  transporter  rapidement  
 les colonnes d’air échauffé,  des terres  de la Tasmanie  
 , sur la partie de la mer qui baigne la côte méridionale  
 de  cette  île. 
 J ’avais voulu mettre à la voile, dès troisheures après  
 midi,  pour  quitter  la  position  hasardeuse  où  nous  
 nous trouvions ; car nous étions exposés à être poussés  
 par  le  vent  sur  la  côte  rocailleuse  de  l’île  aux  P e rdrix. 
  Mais le vent ayant redoublé  de force ,  il m’avait  
 fallu  renoncer  à  cette  opération.  A  quatre  heures  
 quarante m inutes, une rafale furieuse nous fit chasser,  
 et  je  conçus  quelques  inquiétudes.  Heureusement  
 quinze  brasses  de  câble  filé  nous  arrêtèrent.  Enfln,  
 a six heures ,  le  vent s’étant  bien modéré, je mis  à la  
 voile ;  au moment même  où  l’ancre fut haute,  la brise  
 sauta  subitement  du  S.  O.  au  S.  et  au S.  E .,  ce  qui  
 nous  favorisait  singulièrement  pour  donner  dans  le  
 canal.  Grâce  à  cette  circonstance  et  aux  plans  du  
 voyage de  d’Entrecasteaux ,  j ’eus  bientôt  doublé l’île  
 aux Perdrix ,  la corvette fila  rapidement  sur les  eaux  
 tranquilles  du  grand  bassin  intérieur,  et  à  huit  heures  
 elle  laissa  retomber  l’ancre  à  un mille  du  petit  
 îlot du Satellite.  Là,  du moins, l’J stio lah e  esikVahvi  
 de  tout  danger,  et  nous  pouvons  tous  dormir  tranquilles. 
 Sur  le morne qui domine  la  rive  septentrionale du  
 goulet  de  la  pointe  Riche,  nous  distinguons  un  mât  
 de  signaux,  premier  indice  de  la  civilisation  européenne  
 en ces cantons. Sans doute,  cette vigie correspond  
 avec  celle  d’Hobart-Town ,  et le gouvernement  iSi,.  
 de  la  colonie  connaît  déjà notre  arrivée.  Trente-cinq  Récranbie,  
 ans  auparavant,  d’Entrecasteaux  n ’avait  rencontré  
 dans cette contrée que quelques misérables sauvages ,  
 e t ,  dix  ans  après  lu i,  les  compagnons  de  Baudin  
 avaient  trouvé  ce  sol  complètement  désert. 
 De  toutes  parts,  et  notamment  sur  file  Bruny,  
 de  vastes  incendies  dévorent  les  herbes  desséchées  
 et  les  broussailles.  Comme  les  indigènes  ont  quitté  
 définitivement  ces  parages ,  nous  ne  pouvons  attribuer  
 ces  embrasemens  qu’aux  colons  cjui  emploient  
 ce  moyen  pour  déblayer  les  terres  qu’ils  veulent  
 défricher.  Les vapeurs épaisses qui en résultent nous  
 ont  empêchés  de  saisir  bien  clairement  tous  les  acci-  
 deus  du  canal  d’Entrecasteaux ;  toutefois  nous  en  
 voyons  assez  pour apprécier  toute  son  importance. 
 Au mouillage devant l’île aux  P e rd rix ,  nous  avons  
 observé que,  de six  heures  à midi,  le  courant a  porté  
 assez  régulièrement au S. S. O.  hors de la  baie,  avec  
 une  vitesse  d’un  noeud.  De midi à deux heures après  
 midi,  les  eaux  ont  été  é tale s,  et  après  deux  heures  
 sa  direction  était  celle  de  l’E.  avec  une  vitesse  de  
 0",  7., 
 xV  huit  heures  quarante minutes du ma tin, la cha-  , 8.  
 loupe  fut mise  à  la mer.  A  dix  h eu re s,  voyant  que  
 la brise fixée au N.  E.  ne  nous permettait  point  d’appareiller, 
   j ’envoyai  le  grand  canot  à  terre  avec  les  
 naturalistes  et  plusieurs officiers pour  vaquer à leurs  
 observations. 
 La brise ayant sauté  subitement au S.  E. vers  onze