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d’ un grand nombre de naturels accourus des villages voisins.
La maison du gouvernement dans laquelle nous descendons,
située sur une île bâtie en bois et sur p ilotis, ressemble
en quelque sorte à une forteresse. Elle est propre et bien tenue.
Je m’installe aussitôt dans la chambre qui m’est commune
avec M. Quoy.
Le même jour, et peu d’instans après notre arrivée, les naturels
par ordre de M. Merkus nous apportent un grand nombre
d’objets d’histoire naturelle.
Le lendemain, 3o ju ille t, je fais avec MM. d’Urville, Sainson
, Rum b o ld t, et le kapala-balak de Tondano , une excursion
sur le lac de cette ville que l ’on nous dit très-poissonneux.
Les oiseaux que nous apercevons sont des hérons , des
canards et des poules d’eau. M. d’Urville fit plusieurs expériences
thermométrographiques. Le lae n’offrit que quelques
brasses de profondeur dans son milieu. Sur toute la côte devant
le village de Passoun, l ’eau du lac offre la température
de 33“, 3, tandis que l ’air se maintient à 24°, 5.
Pendant tout le jour les habitans ne cessèrent de nous apporter
des animaux de toute espèce.
Le 3i ju i l le t , nous quittons de très-bonne heure Tondano
et nous revenons à Menado par une route nouvelle , en traversant
les villages de Koia et de Tomohon. Dans ce dernier,
où un excellent déjeuner nous est offert, nous sommes témoins
d’une dan.se charmante , exécutée en plein air et à l ’ombre de
palmiers , par un grand nombre d’acteurs, dont le costume
élégant et gracieux et la pantomime animée nous rappelaient
les scènes de l ’Opéra.
Après avoir fait une dernière balte au village de Lota , nous
arrivons à Menado , extrêmement satisfaits d’une excursion
que les soins de MM. Merkus et Pietermat nous ont rendue
si intéressante. C’est encore à ces messieurs que nous devons
surtout les nombreux animaux que nous avons recueillis pendant
notre séjour à Menado. Nous devons également un souvenir
à M. H. Straus, de Francfort, médecin de l ’île Célèb es,
qui accueillit chez lui avec une extrême obligeance notre collègue
M. Adolphe Lesson.
L e séjour que fit VAstrolabe à Batavia fut marqué par une
nouvelle qui nous combla de joie ; nous apprîmes la chute
au ministère V illèle.
Le 29 septembre 1828 , nous arrivons dans notre colonie de
prédilection, l ’Ile-de-France, où npus ne retrouvons plus
MM. Mallac , Thomy Pitot et Arrighi. Nous avions certainement
grand besoin d’une pareille relâche pour nous faire oublier
nos fatigues. Nos malades furent mis à l ’hôpital ; et plusieurs
d’entre nous trouvèrent dans les habitans cette hospitalité
que je nommerai mauritienne, et que je n’ai vue nulle part aussi
cordiale, aussi généreuse, ausi bienveillante. Quant à moi, je
n oublierai jamais l ’accueil que j ’ai reçu dans la 'famille de
M. Adrien d’Epinay, avocat d’un mérite reconnu, et sans contredit
l ’un des hommes les plus distingués de Maurice. J’étais
a cette époque encore bien fa ib le , et depuis deux jours seulement
la fièvre m’avait quitté. Chez M. d’Epinay, j ’ai été entouré
de tous les soins de l’amitié , je dirai même de toutes les prévenances
et de tout le luxe que l ’on ne rencontre ordinairement
que dans les grandes capitales. Ce jurisconsulte vient tout
récemment de mériter la haute reconnaissance de scs com patriotes
par la manière brillante avec laquelle il a accompli
la difficile et honorable mission qu’il avait été chargé de remplir
à Londres. C’est lui qui a été député par la généralité des
babitans de l ’île Maurice pour aller détruire l’impression funeste
des calomnies amassées sur la colonie par les ennemis
de la nationalité française. Après bien des difficultés, il a
réussi à se faire écouter du secrétaire-d’Etat colonial, lord Stanley,
qui, par la destitution de deux des premiers fonctionnaires
p u b lic s, a enfin réprouvé solennellement la conduite du gouvernement
loca l, et donné une éclatante sanction à la conduite
patriotique des habitans.
Le but principal de cette mission avait été de réclamer le.s
anciens droits de Maurice à une législature coloniale. Ces
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