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iS iS .
Janvier.
39-
4 février.
Désormais, durant plusieurs jours consécutifs,
notre marche est régulièrement retardée par les calmes
, les brises variables et les grains accompagnés
de chaleurs accablantes. Les lits de bacillaires nous
causent aussi parfois des momens d’inquiétude par
leur surprenante ressemblance avec les effets produits
par des bancs ou des rochers à fleur d’eau.
Dans la soirée, nous avons perdu de vue Erronan
dans le S . , à douze ou quinze lieues de distance.
Le soleil passe près du zénith à midi, et le thermomètre
se maintient régulièrement à 28 et à 29° à
l’ombre, le jour comme la nuit. Aussi nous éprouvons
des chaleurs insupportables, surtout lorsque les
brises font place aux calmes.
Le 8 , à trois heures quarante-cinq minutes après
midi, la vigie des barres signala la petite île Mitre dans
le N ., à toute distance. A cinq heures et demie, on
l’aperçut de dessus le pont, et au déclin du jour elle
se montrait sous la forme d’un rocher médiocrement
élevé. La nuit fut très-sombre, et j ’eus soin de me
maintenir au vent de l’île et à une distance convenable.
Dès quatre heures du matin, je laissai porter sur
Mitre. A cinq heures quarante-cinq minutes, nous
étions précisément sur le méridien et à trois milles au
S. de cet îlot, et à six heures cinquante-quatre minutes
sur son parallèle à l’ouest el à la même distance.
Mitre n’est qu’un rocher d’un mille au, plus d’étendue,
médiocrement boisé, escarpé et de soixante à quatre-
vingls toises d’élévation. Il se compose de deux mondrains
égaux , qui d’un peu loin paraissent séparés ,
suivis dans le N. d’un rocher presque détaché, et
deux fois moins élevé, mais délié, cylindrique et percé
par le milieu, ce qui lui donne un aspect tout-à-fait
bizarre. Tout à l’entour de Mitre, la mer paraît être
fort saine.
1828.
F é v r ie r.
Nous fîmes ensuite route à l’O. S. O. ; l’île
Cherry se montra alors dans le N. O . , à grande distance
, sous la forme d’un petit îlot aplati. A midi,
nous passions précisément sous son méridien, et à
vingt-cinq milles d’éloignement.
Dès neuf heures quarante-cinq minutes, j ’avais mis
le cap au S. O. pour rallier le parallèle de Tikopia. On
cessa de voir M itre de dessus le pont à une heure sept
minutes, à vingt-cinq milles de distance; et, à quatre
heures quarante-sept minutes, la vigie placée sur les
barres de cacatois commença à distinguer Tikopia ,
pointant sur l’horizon sous la forme d’un petit piton
très-aigu , bien que nous en fussions encore éloignés
de près de cinquanle-deux milles. On l’aperçut de
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