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 bart-Town  ,  remarquable  par  se.s  fermes  magnifiques et  les  jolies  
 maisons  de campagne  qui  bordent  la rivière.  Les moissons  
 qui  mûrissaient  dans  ces  immenses  vallons  avaient  la  plus  
 riche  apparence.  Jamais  la  vue de  ces  ondes  dorées que  soulève  
 le  vent  dans  les  champs  ne  m’avait paru  si  agréable ;  il  
 me  semblait  que  ce  spectacle  ,  familier  à  ma  .jeunesse,  me  
 rapprochait  de mon  pa ys,  et mes  yeux,  depuis  deux  ans  accoutumés  
 aux  teintes  sombres  et  menaçantes  de  l ’Océan  ,  
 se  reposaient  avec  délices  sur  ces  scènes  de  bonbeur  et  de  
 paix. 
 Le   cinq  janvier,  à  4  heures  du  matin,  l'Astrolabe  était  
 sous  voiles  et  quittait  la  belle  colonie  d’Hobart-Town  ,  d’ où  
 nous emportions  d’agréables souvenirs. 
 {E x tr a it du  Journal de M .  Sainson. ) 
 P A G E   3g. 
 Pour la mission  que  nous nous proposions de remplir. 
 Une  nouvelle  campagne  semblait  s’ouvrir  pour  nous;  nous  
 oubliâmes  et  ce  que  nous  avions  fait  et  tout  ce  qui  nous  était  
 survenu,  pour  ne  plus  penser  qu’à  reconnaître  les  lieux  où  
 s’étaient  terminés,  par  une  dernière  catastrophe  ,  tous  les malheurs  
 de  l’expédition  de Lapérouse.  Aux détails circonstanciés  
 que  nous pouvions  obtenir  sur  cette  infortune,  qui a  fixé pendant  
 long-temps l ’attention  de  l’Europe,  nous espérions  encore  
 pouvoir  trouver  et  ramener  quelques-uns  de  nos  compatriotes  
 que  l’âge  et  la  misère  auraient  épargnés  et  qu’on  disait  exister  
 encore. 
 (  E x tra it du  Journal de  M .  Quoy.) 
 NOTES. 
 P A G E   l O I . 
 303 
 Qu’il  aurait  de  quoi  effrayer  l’imagination  qui  essaierait  
 de  s’en former une idée. 
 Dans  ces  parages,  nous  observâmes  un  grand  phénomène  
 de  la mer  jaune  produit par  des  bacillaires,  petits corps agglomérés, 
   presque  microscopiques,  qui  nous  paraissaient  plus  
 appartenir  aux  végétaux  que  tenir  des  animaux.  Pendant tout  
 un  jo u r ,  nous  en  traversâmes  des  surfaces  immenses.  Cinq  
 jours  après,  en  vue  du  volcan  M a th ew ,  par  un  assez  gros  
 temps,  nous  en  vîmes  encore,  mais  qui  simulaient  tellement  
 des  hauts-fonds,  qu e,  ne  pouvant  envoyer une  embarcation  
 pour  les  reconnaître  positivement,  on  fut  o b lig é ,  dans  le  
 doute,  de  s’en  écarter. 
 ( E x tra it  du Journal de M .  Quoy.  ) 
 P A G E   io 4. 
 Il  est  probable  que  cette  teinte  sale  était  encore produite  
 par la présence d’animalcules microscopiques. 
 AL  d’Urville  tenait  beaucoup  à  reconnaître  l ’existence  du  
 rocher  M a th ew ,  dont  la  position  sur  les  cartes  était  fort  
 douteuse.  C’est  un  rocher volcanique  d’environ  deux  ou  trois  
 milles de  to u r ,  fendu  et  déchiqueté  dans  tous les sens,  et  lançant  
 des  tourbillons  de  fumée  de  presque  tous  ses  points ,  sans  
 explosion  ni  apparence  de  flammes.  La  plus basse  de  ses  divisions  
 offre  un  effet  très-pittoresque,  en  ce  que  sa  base,  au  
 niveau  de  la  mer ,  était  entourée  d’une  foule  de  petits  soupiraux  
 lançant  des spirales de  fumée,  dont la blancheur contrastait  
 avec  le  fond  noir  des  laves.  Dans  plusieurs  endroits,  on  
 découvrait  de  larges  plaques  de  soufre,  passant  du jaune  au  
 rougeâtre.  Sous  le  vent de  cette  île ,  pendant  plus  d’une  lieue  
 et  dans  un  large  espace,  la  mer  avait  une  couleur vert-clair 
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