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 léiuoigné  le  désir  de  placer  dans  la  salle  du  conseil  
 colonial  un  des  débris  du  naufrage  de  Lapérouse,  
 comine souvenir  du  passage  de  l’Astrolabe  à Bourbon  
 ,  je  lui  remets  un  des  grands  crocs  que  nous  
 avons  rapportés  de Vanikoro. 
 M.  Gaimard  se  trouvant  encore  plus  souffrant,  el  
 s’étant  décidé à attendre  le passage de la Bayonnaise  
 à Bourbon,  pour  opérer  son  retour  en  France, je ne  
 juge pas à propos  de prolonger mon séjour  dans celte  
 colonie. 
 La  pluie  a  tombé  par  torrens  jusqu’à deux heures  
 après  midi ;  dès  qu’elle  a  cessé,  nous  levons  l’ancre  
 et mettons  à la voile. En  ce moment même nous recevons  
 encore  quatre matelots  qui  nous  sont  envoyés  
 par M.  Jurien,  qui,  joints  à  ceux  que  npus  avons  
 obtenus,  renforcent  un peu  notre  équipage fort affaibli. 
   Nous  laissons quatorze  personnes  à Bourbon,  en  
 y  comprenant MM.  Gaimard  et Faraguet 
 Dès  que  nous  eûmes  doublé  la  partie  septentrionale  
 de  Bourbon,  nous  gouvernâmes  au  S. O.  et S.  
 O.  'k  O.,  autant  que  le  vent  pouvait  nous  le  permettre. 
 Dans  les journées  du  28  et  du  29,  nous  passions  
 à quarante-cinq lieues environ des terres les plus méridionales  
 de Madagascar.  Le 28  au matin, j ’annonçai  
 aux  officiers  q u e ,  pour me  conformer  à  la  lettre  de  
 mes instructions, je leur demanderais  leurs journaux  
 à  notre  arrivée  au  détroit  de  Gibraltar,  afin  qu’ils 
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 î  Voyez  note  1 1 . 
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 eussent  à  les  mettre  en  règle.  En  outre,  pour  leur  
 donner  plus  de  temps,  afin  de  terminer leurs  caries,  
 je  confiai  un  quart  à M.  Dudemaine,  ce  qui  les mettait  
 à six  quarts. 
 Par  la  latitude  de  28  à  30°,  nous  jouîmes  d’une  
 température  délicieuse,  el  les  . rosées  redevinrent  
 abondantes  durant les  nuits.  Mais  les  eaux  sont  désertes, 
   el  n ’offrent  ni  poissons,  ni  mollusques,  ni  
 même  d’oiseaux.  Seulement  de  nombreux  flocons  de  
 bacillaires  passent  le  long du bord. 
 Dans  un  calme  plat,  par  29° lat.  S.,  le thermométrographe  
 n°  6  est  envoyé  à  trois  cents  brasses  de  
 profondeur,  et y reste  vingt minutes.  De  cette  expérience, 
   il  résulte  que  la  température,  qui  était  de  
 2.3°,  2 à l’air libre,  et de 22°,  7  à  la  surface de  la mer,  
 ne  descend  à  trois  cents brasses  de  profondeur qu’à  
 14°,  9. 
 P a r  le  parallèle  de  30  à  32°  lat.  S.,  et  depuis  le  
 41° de  longitude orientale jusqu’au  32°,  je  remarquai  
 que  la  mer,  habituellement  calme  el  tranquille dans  
 la  matinée,  se  formait  dans  la  soirée  en  lames  très-  
 creuses  et  fort  longues,  sans  que  l’action  du  vent y  
 entrât pour rien.  Je ne pouvais expliquer ce singulier  
 phénomène que  par les  effets de la marée.  On  se rappelle  
 que  déjà,  tandis que  nous  étions  suspendus  le  
 long  des  récifs  de  Tonga-Tabou,  j ’avais  remarqué  
 que,  pendant  la  durée  du  jusant,  la  houle  était  bien  
 plus  prononcée  que  lorsque  la  marée  montait.  Des  
 circonstances semblables ont sans doule  lieu  dans  les  
 mers  libres. 
 182S. 
 Novembl’o. 
 i  décembre. 
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