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E novembre.
tant le capitaine de vaisseau Skipsey, qui commande
la division navale anglaise du cap de Bonne-Espérance,
a mouillé sur la rade. La terre et la rade ont
salué son pavillon, puis la frégate a rendu ces saints.
Dans notre marine, jamais un capitaine de vaisseau
ne reçoit de semblables honneurs.
M. Faillafé vient partager ma promenade du soir,
et m’indique encore deux petits nuages qu’il veut me
faire passer pour l’annonce de deux navires à trois
mâts. Du reste, je suis à peu près aussi avancé, touchant
sa prétendue faculté, que lors de ma première
entrevue avec lu i, et mon opinion sur ce singulier
personnage est toujours indécise. Est-ce un illuminé
de bonne fo i, qui croit voir des navires dans les nuages,
ou bien un charlatan rusé qui, sous le masque
de la loyauté et de la simplicité, se joue de la bonne
foi de ses compatriotes et s’amuse de leur crédulité?
J ’avoue que je serais bien embarrassé de décider la
question.
Dans la matinée, je suis allé avec M. Le Goarant
rendre visite au commodore Skipsey. C’est un petit
vieillard de soixante-dix ans, qui parait encore très-
vif et très-actif. Le nom de sa frégate est Maidslone;
les autres bâtimens de sa division, en rade de Maurice,
sont le sloop Sparrowhawh, capitaine Pockin-
gorne; le brick Helicon, capitaine Stanhope, et le
brick Espoir, capitaine Greville.
C’était la maison Wiehe qui s’était chargée de
nous fournir tous les ouvriers et les matériaux nécessaires
pour les réparations de F Astrolabe. Le compte
a été réglé aujourd’hui, et ne monte pas à trois cents
piastres , somme très-modique pour l’Ile-de-France.
On ne pourra certainement pas reprocher à notre expédition
les dépenses qu’elle aura occasionées.
iMM. Le Goarant et Guès, qui déjeunaient avec
moi, m’ont annoncé qu’ils s’attendaient chaque jour
à voir paraître ici la gabarre la Zélée, commandée
par le lieutenant de vaisseau Poutier, et qui conduit à
Pondichéry M. de Melay, gouverneur des établissemens
français dans l’Inde.
Un capitaine grec nommé Kephala fait beaucoup
de démarches pour armer un bâtiment en corsaire,
et le conduire en course sur les côtes de la Mer-
Rouge. Cette expédition sourit singulièrement à J ’es-
prit aventureux des jeunes habitans de Maurice ; mais
beaucoup de personnes pensent que Kephala se bornera
à aller faire le commerce à Batavia. Cet homme
répand le bruit qu’il a levé des cartes de l’archipel
grec, qu’il a fait publier à Paris; mais je suis forcé
de répondre à ceux qui m’en parlent que je n ’en ai
point connaissance.
Plusieurs salves de vingt-un coups de canon chaque
ont été tirées par les vaisseaux et les forts anglais
: on m’a appris qu’elles avaient pour motif
l’anniversaire du jour où fut découverte la fameuse
conspiration des poudres.
Dans la soirée, je fais un tour de promenade avec
M. Lottin le long de la rivière des Lataniers. Si ce
quartier était mieux boisé, il serait fort .commode
pour venir rêver au bord de la mer, et jouir du spec'
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