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Août.
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par ceux même pour qui elles sont spécialement exécutées!...
A neuf heures du matin, on observa des angles horaires
sur le parallèle de Ternate et à vingt milles de
distance. Les sommets de Guilolo, Ternate, Tidore,
Motir et Matchian, se montrent àjpos regards, mais
ils sont presque toujours environilès de nuages. Ceux
de Ternate et de Tidore surtout, à cause de leur élévation
supérieure, se découvrent très-rarement. Le
premier est le plus considérable et le plus h au t; mais
le pic de Tidore offre un cône bien plus régulier et
plus aigu.
Obligés de garder la bordée de bâbord pour ne pas
m’engager dans les îles avec un équipage sans forces
et sans volonté, nous voyons s’éloigner peu à peu
tous les sommets queje viens de citer, ftlais M. Pâris
a eu soin de prendre hier et aujourd’hui de nombreux
relèvemens sur ces points, et nous avons l’espoir de
lier leurs positions d’une manière assez précise à
celles d’Amboine et de Manado.
Après avoir couru près de vingt lieues dans l’O.
S. O ., le 12, à une heure et demie après midi, la brise
du S. S. O. nous permet de prendre l’autre bordée,
et deux heures après nous coupons la ligne pour
l’avant-dernière fois.
A trois heures et demie, l’aide-calfat Riehaud expire.
Cet homme ne s’était jamais rétabli de sa fièvre
de Vanikoro, et depuis huit à dix jours il avait été
saisi par la dyssenterie. Deux heures après sa mort,
le corps de Riehaud exhalait déjà une odeur si mauvaise
qu’on a été obligé de le transporter dans le
grand canot sur le pont pour l’y laisser jusqu’au moment
où il devait être abandonné aux flots.
La dyssenterie fait des progrès. M. Guilbert en a
été attaqué, et j ’en ai moi-même éprouvé quelques
symptômes qui ne se sont point aggravés.
Un singe, de l’espèce cynocéphale nègre, donné
par M. Lang à Amboine, a été trouvé raide mort dans
la chaloupe, bien qu’on l’eût vu quelques instans encore
auparavant très-gai et aussi vif que de coutume.
M. Quoy attribue sa mort à une attaque d’apoplexie.
Nos deux babiroussas mangent bien, dorment beaucoup,
et se portent à merveille. Il est vrai qu’on a
d’eux les plus grands soins, et qu’outre les restes de
légumes et de racines qu’on leur donne, on les gratifie
encore soir et matin d’une ample ration de farine de
froment détrempée dans de l’eau.
Après avoir lutté péniblement durant tous les jours
précédens contre les calmes, les brises et les courans
contraires, le 16, à six heures un quart du matin,
nous reconnûmes les terres de Xulla-Mangola et de
Lissa-Matula du S. O. au N. N. E ., dans un éloignement
de neuf ou dix lieues.
J ’avais le plus grand désir de reconnaître ces îles
de plus près; mais les brises et les courans contraires
m’en éloignèrent constamment, et, le 18 après midi,
nous nous retrouvions dans le détroit d’O b i, précisément
au même point où nous étions un mois auparavant.
Il en résulte que nos reconnaissances sur
XulIa-lVIangola et Lissa-Matula seront fort incom1828.
Aoû t.
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