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 20. 
 23. 
 vue,  des  feuilles  de  zostera  ou  de  caalinia  fanées et  
 décolorées. 
 A  huit  heures  du  soir,  les  observations  faites  le  
 matin  et  notre  point  nous  plaçaient  précisément  à  
 cinq ou six lieues au sud du Coin du cap  des Aiguilles  
 et à moins  de  quatre  lieues de terre. Mais  une brume  
 épaisse et  générale  nous  a  dérobé  toute  la  journée la  
 vue des  terres. 
 Nous avons donc quitté le bassin de la mer des Indes  
 pour  cheminer  désormais  dans  celui  de  l’Océan-At-  
 lantique;  c’est un grand  pas  de fait  vers  notre patrie. 
 Des grains et des  nuages  épais m’ont  encore beaucoup  
 contrarié  pour  la  reconnaissance  des  terres  du  
 cap  de Bonne-Espérance.  Cependant,  à  sept  beures  
 du  matin,  cent  trente  brasses  de  ligne  fdées  sans  
 trouver fond m’ont fait penser que j ’avais déjà dépassé  
 son  méridien.  Nous  avons  remis  le  cap  au  nord,  et  
 toute  la journée  nous  sommes  restés  en  calme,  ou  
 ballottés  par  de faibles  brises variables  en  tous  sens,  
 sous  les  terres  escarpées  du Cap. 
 Dans  les  deux jours  suivans,  les courans nous  entraînent  
 dans  l’ouest,  et  nous  courons  des  bordées  
 contre  des  vents  assez  frais,  et  des  courans  violens  
 venant  du N.  et  du N. N. E.  pour atteindre le mouillage  
 de  la baie  de  la Table. 
 Enfin,  le  23  à  raidi,  nous  parvenons  à  doubler la  
 pointe  du  Lion  et  à  donner  dans  la  passe  entre l’île  
 Robben  et  Green-Point  :  deux  beures  après  nous  
 mouillâmes  en  tête de rade par sept brasses et demie,  
 fond de sable. 
 Nous  trouvâmes  sur  la  rade  la  corvette  la Zélée,  ,8,8.  
 commandée par le lieutenant de vaisseau Poutier,  qui  Décemi,rc.  
 portail le  gouverneur de Pondichéry, M.  de Melay, à  
 sa destination ;  la flûte le Madagascar,  destinée pour  
 le  service  de Bourbon,  et  commandée  par  l’enseigne  
 auxiliaire Halley;  le  sloop  de  guerre  anglais  le  Crocodile, 
   et  une  quarantaine de navires  marchands de  
 toutes dimensions.  C’était  la  première  fois  que je me  
 trouvais  sur  la  rade  du  Cap;  je  ne  cessais d’admirer  
 l’étendue  de  ce beau  bassin  et  le  spectacle  imposant  
 qu’offrent  les  montagnes  qui  le  dominent,  si remar-  p i .   c c x x x .  
 quables  par  leurs formes  bizarres  et  sévères.  J ’avais  
 été  cruellement  contrarié,  en  1824,  de  passer aussi  
 près de  celte  pointe  de  l ’Afrique,  sans pouvoir  jeter  
 un  coup-d’oeil  sur  sa  n a tu re ,  et  j’étais  charmé  de  
 pouvoir  enfin  satisfaire ma  curiosité,  L’Afrique  était  
 d’ailleurs le seul continent  dont je  n ’eusse point foule  
 le sol ;  j’avais seulement  à  diverses  reprises  prolonge  
 certaines  parties  de  sa  côte  septentrionale  sans  y  
 mettre les  pieds. 
 Dans la soirée, je fis une visite au consul de France, 
 M.  de Laitre,  qui m’offrit ses services,  et que je  chargeai  
 du  petit  nombre  de  fournitures  nécessaires  à  
 F Astrolabe.  Puis je fis  un tour dans le jardin  public,  
 qui  semble être un charmant  oasis  au  milieu  des  déserts  
 dont  la  ville  est  environnée.  Là,  je  retrouvai  
 Jacquemont,  voyageur du  gouvernement,  que j ’avais  
 jadis  connu  à  Paris,  el  qui  se  propose d’explorer  les  
 régions intérieures de l’Inde. Nous nous sommes mutuellement  
 félicités  de  notre  rencontre  sur  la  pointe 
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