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 DE  L’ASTROLABE. 
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 les  blancs,  antipathie  dont  une  foule  de  voyageurs  
 ont éprouvé les  funestes  effets. 
 MM.  Jacquinot  et  Lottin  ont  commencé  aujourd’hui  
 leurs observations astronomiques.  Pour moi, j’ai  
 éprouvé  un  ressentiment d’entérite  qui m’a jeté  dans  
 un grand affaiblissement. Toutefois j ’ai encore erré  de  
 six  heures  à  deux  heures  dans  les  forêts  ombreuses  
 qui environnent l’aiguade.  De  nouveau j’ai  admiré  la  
 ressemblance qui existe entre  la  nature  de la  végétation  
 ,  des  oiseaux,  des insectes  et  même  des  plantations  
 de  cette île ,  et  ce  que j'avais  observé k la Nouvelle 
 Guinée. Les plantations se réduisent à la culture  
 de Varam  esculenlum et du dioscorea saliva,  sur des  
 espaces  déblayés  où  les  naturels  laissent  cependant  
 croître,  disséminés,  des  cocotiers,  sagoutiers,  aréquiers, 
   arbres  à pain,  inocatpas et hibiscus tiliaceus.  
 Ce dernier arbre leur fournit sans  doute l’écorce avec  
 laquelle ils fabriquent leurs grossières étoffes. Comme  
 à Doreï les fourmis  sont  partout fort  importunes,  et  
 les moustiques  plus  fâcheuses  encore viennent  nous  
 harceler jusqu’à bord de la corvette. 
 Malgré  la  chaleur  excessive  qui  a  régné  toute  la  
 journée,  les  travaux  du bord ont été poursuivis avec  
 activité. 
 Vers midile grand canot a été de retour à b ord, après  
 avoir heureusement accompli sa mission. M. Gressien  
 a pu  faire  le  tour  de l’île  en  dedans de la ceinture de  
 brisans  qui  l’environne,  et même  en  suivant  la  côte  
 de  fort près.  A  Païou,  le  premier village où il  se soit  
 a rrê té ,  tout  le  monde  a pris  la fuite ;  Hambilton,  le 
 seul  homme  du  canot  qui soit descendu  à te rre,  n ’a  
 trouvé  qu’un vieillard et une vieille  femme ;  ces  deux  
 individus,  dominés p arla frayeur, n’ont pu luidonner  
 aucun  renseignement.  Plus  loin,  dans  un  endroit  
 nommé Nama, où  se  trouve  un village  plus  considérable  
 qu’à  Païou,  on a communiqué avec  les naturels  
 qui ont vendu plusieurs vieux  morceaux de  fer  et  de  
 cuivre provenant  des  vaisseaux  naufragés à Païou  et  
 à  Vanou;  mais  personne  ne  pouvait  ou  ne  voulait  
 donner  de détails touchant  les  circonstances  du naufrage, 
   ni  sur  le  sort  des  Français  qui  avaient  pu  
 échapper. Un seul,  plus âgé, a dit qu’un certain nombre  
 d’Furopéens s’étaient sauvés sur des planches,  et  
 que deux d’entre eux  s’étaient  établis  à  Païou,  mais  
 qu’ils  étaient  morts  depuis  long-temps.  Les  autres,  
 comme  s’ils  se  fussent  donné  le  mot  pour  garder  le  
 silence  sur  cet  événement,  protestaient  qu’ils  n’en  
 avaient aucune connaissance,  que  ces  objets  leur venaient  
 de leurs parens qui les avaient enfouis en terre  
 il y avait bien long-temps.  Lorsqu’on leur objectait les  
 objets  recueillis par Dillon  sur  les  récifs,  tous assuraient  
 que  ce  capitaine,  qu’ils  nommaient AYa  (corruption  
 de son nom  de  baptême P eler), n ’avait  point  
 emporté de  canons,  qu’il  n ’avait  rien  recueilli sur le  
 brisant,  et  que  durant  son  séjour  dans  l’île  la  mer  
 avait  été trop  grosse  pour qu’on pût  rien  pêcher sur  
 les  récifs.  Il  était  évident  que  ces  insulaires,  craignant  
 que nous ne fussions venus chez eux pour tirer  
 vengeance  de  la mort  de  nos  compatriotes,  avaient  
 adopté de concert  un  système de  dénégation  absolue 
 10* 
 1828. 
 FÉvrier. 
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