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1S2S.
Juillet.
: Auiït.
leinpéralure du bord et celle dont je jouissais à Tondano.
Le thermomètre centigrade dans ma chambre
indiquait jusqu’à 31°.
En mon absence, M. Jacquinot avait poussé avec
activité les travaux de toute nature, et M. Pâris avait
constamment travaillé chaqué jour à lever le plan de
la baie qui se trouva presque terminé à mon retour.
Mais l’état des malades avait encore empiré; le second
maître Vignale et l’aide-calfat étaient à l’extrémité.
Vers onze heure s, le gouverneur est venu nous
rendre visite à bord, accompagné de M3I, Pietermat,
Rumboldt et du chirurgien de la colonie. Il a passé
deux heures à bord à examiner nos cartes, nos collections
el les dessins de M. Sainson, et nos travaux en
tout genre ont vivement excité son intérêt et son
admiration. Aux extrémités du monde, il est doux de
trouver des personnes capables d’apprécier les efforts
que l’on a tentés dans l’intérêt de la science. C’est une
réflexion que j’ai faite plus d’une fois, accompagnée
de comparaisons assez tristes, lorsqu’à mon retour
dans ma patrie , j ’ai vu les travaux de VAstrolabe
traités avec une indifférence marquée par ceux même
auxquels il appartenait d’y rendre plus de justice.
Au moment où M. Merkus quittait notre bord, je
l’ai iàit saluer de treize coups de canon. Dans l’après-
midi, un brick de Manille a mouillé sur rade; le
pavillon qu’il p o rta il, et qui était celui de Sooloo,
ressemblait beaucoup au nôtre, attendu qu’il était
entièrement blanc, avec une bande bleue presque imperceptible
le long de lagaîne. Aussi, quand l’Astrolabe
sc montra sur la côte de Célèbes, les habitans la
prirent pour un gros navire de Sooloo.
A cinq heures, je descendis à terre avec plusieurs
officiers; mes compagnons firent une course à cheval
avec le résident, mais j’aimai mieux me promener paisiblement
dans le village avec 51. Merkus. Nous traversâmes
le campon (quartier) chinois, où je vis un
marché assez actif et bien approvisionné; puis, après
avoir parcouru quelques sentiers charmans ombragés
par des arbres touffus et par des massifs de cocotiers,
nous rentrâmes au logis, où nous fîmes un repas délicieux
et fort gai. En causant avec l’aimable gouverneur,
je vis arriver onze heures sans m’en apercevoir,
et je m’empressai de regagner le bord.
Dans la journée, nous avons encore reçu un sapi-
outang, des serpens, des poissons, des couscous et
autres animaux pour la collection d’histoire naturelle.
La cage que j’avais fait construire pour les babiroussas
s’est trouvée prête, et ces deux animaux ont
été transportés à leur nouveau domicile, où ils se
sont très-bien trouvés. Ce sont de belles bêtes dans
leur espèce, particulièrement le mâle dont les défenses
sont complètes, et je me propose d’en prendre
tous les soins possibles, afin qu’ils puissent arriver
vivans en France ; certain que c’est une des acquisitions
les plus précieuses que puisse faire le Muséum
d’histoire naturelle, d’après les assurances positives
de M5I. Cuvier et Geoffroy. L’infirmier Berre a été
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182,3.
Aolïl.
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