iIlikül I
li?
1828.
Mai.
= 9 -
neuf beaux cochons, une caisse de qualre-vingts livres
de su c re , une caisse de biscuits de sagou , dix sacs de
riz fra is, un sac de farine de sagou, vingt bouteilles
• de vin de Madère, six douzaines d’oeufs, et une quantité
de courges, pastèques, bananes, ananas, pommes
d’amour, pourpier, etc. C’était encore le capitaine dom
Manoel Tiburcio qui était chargé de cet envoi. J e lui
ai remis pour le gouverneur deux médailles de l’expédition
, l’une en argent et l’autre en bronze, avec quelques
objets qui pouvaient lui être agréables, entre autres
le portrait du célébré voyageur A. H umboldt, qu’il
avait eu jadis l’occasion de voir et même de recevoir
en Amérique, et dont il ne parlait jamais qu’avec une
grande considération. Je fis aussi présent à dom Manoel
, à l’obligeant Anderson et au bon Flores de quelques
objets d’habillement des manufactures d’E u ro p e ,
qui parurent leur faire un vif p la isir, malgré leur peu
de valeur intrinsèque.
Sur les six heures du so ir, j’ai envoyé M. Cuilbert
pour essayer de découvrir l’ancre au fond de la mer;
mais l’eau était agitée : il est revenu sans avoir
rien vu.
La mer étant très-calme, M. Cuilbert est retourné
de bonne heure à la découverte de l’a n c re , et il est
encore revenu au bout de deux heures d’inutiles recherches.
A n eu fh eu re s, j’y suis allé moi-même avec
le maître d ’équipage ; la mer était si paisible et l’eau si
limpide, queje pouvais facilement reconnaître sur le
fond des morceaux de vaisselle jetés du bord, et même
les sillons creusés par les chaînes, mais d ’ancre point.
Le maître a long-temps dragué sur cette place et n’a
rien rencontré.
Renvoyé sur les deux heures et demie, Collinet a
été plus heureux. A quatre heures l’ancre a été accrochée
par la chatte, et à six heures elle était replacée au
bossoir. Sur-le-champ, la chaloupe et le grand canot
ont été embarqués, en sorte que tout est prêt pour
mettre le jour suivant à la voile, si le temps le permet.
MM. Anderson et Tiburcio sont venus prendre
congé de moi, et je leur ai remis une lettre d’adieux et
de remerciemens définitifs pour le généreux Medinilla.
J ’ai fait embarquer à bord une ample caisse de coquilles
qu’il adresse au ministre de l’intérieur en France.
On sera sans doute curieux de connaître l’effet qu’a
pu produire sur l’équipage de l’Astrolabe une re lâche
de vingt-sept jo u r s , dans un pays où nous n ’avions
rien à désirer, sous le rapport de la salubrité
du climat, de la nature des alimens et de la tranquillité.
Voici l’état qui m’en a été remis ce matin par le
médecin.
Au poste des malades, et par conséquent plus ou
moins privés de rations, on compte encore ;
John. Cannac. Doche.
Imbert. A u b ry . Gossi.
Maille. Castel. Grasse.
Martin. Cha rle s. R e y .
R ieh au d . Croc. S p ire .
W illiams . B e le iiz c .
La relâche a produit très-peu d’effet sur ces dix