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de I’eau-de-vie (pour mon A n g la is ) , du sucre, du café, du
fromage, une cafetière et une bougie; et de plus, de l’aeidc
citrique cristallisé , un petit flacon d’csprit-de-vin , un autre
d’ammoniaque , et î 5 grains de sulfate de quinine.
Muni de tous ces objets, je vais avec Hambilton au village
de Nama, et sans cérémonie je m’installe dans la cabane du
vieux chef Naro , qui m’avait déjà fourni quelques renseignemens.
C’était le père de Védévéré.
J’étais fatigué et je dormis parfaitement, tout b a b illé , par
terre, au milieu d’une épaisse fumée et dévoré par les moustiques.
Hambilton voulait veiller pendant que je dormais,
mais il finit par suivre mon exemple et se fier à ma bonne
étoile. 11 me disait, avant que je fusse-endormi, que si nous
ne faisions pas la garde alternativement, les naturels, certains
de l’impunité, nous massacreraient pour avoir nos habits et
nos provisions. A la r igueu r , cela pouvait bien arriver; mais
enfin, lorsqu’on a couru tout le jo u r , dans un pays b rû la n t ,
il faut se reposer pendant la nuit.
La cabane de Naro est assez grande, de forme ovale; elle
est soutenue par deux grandes poutres. Au milieu, la hauteur
est de quinze à dix-huit pieds ; sur les côtés, elle n’est plus que
de cinq pieds et quelques pouces. Toute la famille couche à
côté de nous; les femmes sont à quelque distance.
Le mercredi 27 février, nous nous éveillons de bonne heure.
Le vieux Naro me dit qu’il est aligui de Tanéma. 11 me propose
d’y faire une course en pirogue, ce que j’accepte , mais
après avoir fait par terre une visite à Vanou.
L ’aligui A b o ïo , grand constructeur des p iro gu e s, me dit
aussi avoir vu deux papalan-hi.
Je m’ occupe activement à recueillir le vocabulaire de la
langue de Vanikoro. Je parviens même à obtenir une chanson
d'amour que je vais transcrire.
jpiéntmé fékaout piénéinc,
IJfkaubi pténémt pékoubt.
N OT E S . 333
|)itiiémé fékaout piétanboiirini,
|)iéncmr ftkaaiii piénémt.
pirkotcljo ;jckoubi pickotcl)»,
jjlickiiaé makou'bt yitkaoc.
jpicitcmf pttkotcl)0 pckoubi,
piritcmc mokoubi pitnéiné.
picrtnc pithotiljo ptkoubi,
pictntibaurou naoubjr ntlini matcljéai.
|)tniÉmc pttboutiié matc(|c»i,
|)ickotrl)o oaacgnoU trgnouli.
Acoioihota jouvan,
Oagnonjora mntcljo mottljo.
Tljo lilc matcljé matcljo,
Ilatcljcrt bébabo,
AgoiiU agaliU maté mata.
(Duaïitalili bébaba,
jpiéïaoi, piénémé, yiékotcka.
Après avoir entièrement écrit cette chanson, je la chante
aux babitans de Nama qui m’entourent. Leur surprise ne saurait
sc dire. 11 est impossible de peindre la joie vraiment frénétique
de tous ces insulaires qui se pressaient autour de moi.
D’après les renseignemens que j’ai obtenus , il paraît que ce
chant est entièrement relatif à l’union des sexes, et que cet
acte, nommé piénémé par les Vanikoriens, y est peint avec une
brutale énergie.
Le mot pié désigne les organes sexuels de la femme.
Les naturels exécutent une dan.se de Tikopia avec accompagnement
de gestes.
Dans la soirée, d’autres danses ont lieu près de la cabane de
Naro.
Au coucher comme au lever du s o le il, les femmes et les
jeunes filles de la maison d’un chef mort tout récemment renouvellent
leurs pleurs et leurs cris , qu’elles recommencent
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