jet et de trois aussières élongées dans le S. E . , nous
fûmes bientôt amarrés dans un lieu plus sûr et plus
convenable, par vingt-trois brasses fond de vase. Nous
restâmes pour la nuit sur trente-cinq brasses de la
chaîne et sur le grelin de l’ancre à jel. A huit h eu re s ,
chacun alla prendre un repos dont il avait grand besoin
, cl la nuit se passa très-paisiblement.
A peine avions-nous laissé tomber l’ancre que nous
avions été accostés par quatre ou cinq pirogues. Nelo,
qui se trouvait dans l’une d ’elles, monta à bord d’un
air assez décidé et nous souhaita la bienvenue ; mais il
n ’apportait pour toute provision que quelques cocos,
taros el ignames d’assez mauvaise qualité. Comme ce
chef m’a paru avoir au moins cinquante-cinq a n s , j’ai
cru d’abord que ¡’obtiendrais de lui des renseignemens
précis sur le naufrage des vaisseaux de Lapérouse et
sur le sort de ceux qui avaient survécu à cette catastrophe.
Mais il n’a pu me donner rien de positif. Tout
ce qui m’a semblé résulter des questions adressées aujourd’hui
aux naturels par l’organe de Hambillon et
de Brini-Warou, serait que les Français auraient tous
quitté Vanikoro, après avoir tué quatue chefs et
quinze naturels. Du r e s te , Nelo m’a promis un guide
pour le canot, quand je voudrais l’expédier à Païou et à
Vanou ; il m’a assuré que Dillon y avait envoyé quatre
ou cinq fois son embarcation , et que chaque fois elle
avait pu aller el revenir dans la même journée.
Enfin rAstrolabe est mouillée à Vanikoro, les naturels
semblent favorablement disposés à notre égard,
et tout présage un heureux succès à nos recherches.
Dans tout l’équipage, deux personnes seulement
sont encore légèrement indisposées, M. Sainson et
le maître d’équipage. C e rte s, en quittant Hobart-
Town , je n’eusse pu désirer une navigation plus heureuse.
Voyons maintenant quels seront les résultats
d’un début aussi prospère!...
1828.
F év rie r.