• PJ
pas même représenter leurs instructions en tête cle
leurs Relations, précaution qui semble cependant indispensable
pour justifier de la manière dont ils ont
rempli leur tâche > ! Au retour de ces voyages, un capitaine
doit pouvoir dire: «Voilà ce queje devais faire,
voici ce que j’ai pu faire. » J e voudrais donc qu’une
commission, composée de cinq officiers de la marine,
fût convoquée par le ministre, peu importe leur
g rad e , pourvu qu’ils fussent en état de ju g e r, et ce
ne serait pas toujours les plus élevés en grade qui conviendraient
le mieux à cette fonction. Leur mandat
serait d’examiner les travaux du voyage , pour décider
si le capitaine a rempli d’uné*manière satisfaisante
les instructions qu’il avait reçues en p a rta n t, et de
prononcer en ame et conscience jusqu’à quel point
la publication du voyage pourrait être intéressante
pour la marine et pour les progrès de la navigation.
Une fois la publication déclarée convenable, une
somme qui dépendrait de l’importance accordée aux
travaux, mais qui ne pourrait point dépasser 60,000 f r.,
serait allouée, pour cet objet, par le ministère. L’ouvrage
serait tiré à 500 exemplaires au moins.
Le chef de l’expédition, s’il prétendait rédiger lui-
inême son voyage, serait tenu de le faire dans le cours
de deux années, et ne rec ev rait, durant ce temps ,
que les appointemens de son grade à Paris. Quand
l’ouvrage serait term iné, la marine en recevrait pour
» Bien que le voyage de la Favorite n ’eû t point un bu t scientifique,
M . le capitaine Laplace a senti cette v é r ité , et nous a présenté ses insiriic-
UoiLs en tète de sa Rela tion.
son compte 150 exemplaires; 100 seraient distribués
entre les personnes de l’état-major , el les 250 qui
resteraient appartiendraient au chef de l’expédition.
Ainsi en agissent nos voisins d’outrefner, et il n ’y a
que justice en cela ; ainsi sont sans cesse honorablement
stimulés le zèle et le dévouement des officiers.
Ces dispositions, bien entendu, ne préjudicieraient
en rien aux récompenses dues aux divers membres de
l’expédition , suivant la nature de leurs services.
Ainsi il suffirait de détacher annuellement un navire
du service insignifiant, si bien qualifié par les marins,
ào promener le pavillon, et d’assigner 90,000 fr.
en trois ans, ou 30,000 fr. par an au b u d g e t, pour
arriver au but q u e je propose. Moyennant 30,000 fr.
par au , la France aura la gloire de faire explorer, de
la manière la plus complète, toute TOcéanie, et de
créer une série de voyages qui seront des litres précieux
à Testiine et à la reconnaissance des générations
futures. Quel est le député assez parcimonieux, assez
dédaigneux de la gloire nationale, pour hésiter à voler
une pareille dépense, quand il saurait que tel en
serait le résultat ?
Si je pensais que ces bases dussent être acceptées
et suivies avec équité , malgré mon grade , malgré
mes quarante-quatre ans , je me présenterais moi-
meme au nombre des concurrens appelés à courir
une semblable carrière. Il me semble q u e je pourrais
encore la remplir avec quelque honneur, avant de me
livrer à un repos définitif. Je crois même qu’avec l’expérience
que j’ai acquise, et après les études opinià