inunications avec les sauvages furent d’abord paisibles
, quoique ceux-ci ne parussent nullement sensibles
aux avances et même aux pr.ésens de leurs hôtes;
mais Marion s’étant hasardé à recevoir un tison enflammé
que vint lui offrir un des naturels pour allumer
un petit bûcher, celte action devint une véritable
déclaration de guerre. Les naturels firent une décharge
de pierres et de lances qui blessèrent Marion
et l’un de ses officiers. Les Français ripostèrent par
une fusillade qui tua un sauvage et en blessa plusieurs
autres ; les naturels épouvantés cédèrent le champ de
bataille aux étrangers. On chercha vainement de l’eau
et des arbres propres à faire des m â ts, et l’on remit à
la voile après une relâche de six jours seulement. Les
compagnons de Marion recueillirent des observations
fort exactes et pleines d’intérêt pour le temps sur la
nature du so l, sur ses productions et sur la forme et
les traits de ses babitans. Dès cette époque, on reconnut
que la peau de ces hommes était seulement
rougeâtre; mais la crasse et la fumée dont ils sont
habituellement en d u its, les faisaient paraître aussi
noirs que les Cafres de Mozambique. On remarqua
aussi que leur poitrine était entaillée comme celle de
ces mêmes Cafres.
L’année suivante, et dans le même mois, le capitaine
Furneaux, compagnon de Cook, dans son second
voyage, vint jeter l’ancre sur la baie de l’Adven-
tu r e , enfoncement situé sur la côte occidentale de la
grande baie des Tempêtes. Dans une relâche de cinq
jo u rs, il fit de l’eau et du bois, recueillit quelques
noies curieuses sur l’aspect elles productions du pays,
observa de nombreux vestiges de la présence des naturels,
mais ceux-ci se tinrent constamment cachés
aux yeux des Anglais. Ensuite Furneaux reconnut
d’assez près presque toute l’étendue de la côte orientale
de Van-Diemen ; mais la carte qu’il en dressa est
très-incorrecte et bien au-dessous de celles que l’on
doit à Cook.
Cook lui-même, dans son troisième voyage, vint
mouillersur la baie de 1’A dventure, le 7janvier 1777,
et y séjourna vingt-trois jours. Il leva le plan de cette
baie, et traça d’une manière bien plus correcte que
Furneaux les accidens des terres environnantes. Des
observations fort curieuses et très-détaillées furent
recueillies par le chirurgien Anderson sur les productions
naturelles du pays, ses babilans, leurs moeurs et
leurs coutumes, car cette fois les naturels communiquèrent
à diverses reprises et sans défiance avec les
Anglais. Ce naturaliste fut frappé de la ressemblance
qui existait entre les sauvages de cette contrée et les
naturels de Tanna et de Mallicolo. La relation de ce
voyage est accompagnée de très-bonnes grav u res,
représentant un hommu, une femme et un enfant de
cette terre.
Onze ans plus ta r d , le 21 août 1788, Biigh toucha
sur cette même baie de l’Adventure, oû il passa douze
jours. On vit les naturels, mais on eut peu de relations
avec eux. Nelson, jardinier de l’expédition, planta
des arbres fruitiers et sema des plantes potagères en
divers endroits. Rien de tout cela ne prospéra.-