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mende. Nous apprîmes encore que le navire de Dillon , après
avoir pris aux îles du Saint-Esprit des armes, une cloche, des
canons, etc., de Lapérouse, avait été empêché, par le mauvais
temps, de rechercher si trois Français, qu’on disait
échappés au naufrage, y étaient encore. Ces détails provenaient
de la Nouvelle-Zélande, où le capitaine Dillon était
allé se ravitailler.
Ces faits, plus positifs que tous ceux qu’on s’était plu à faire
courir de temps en temps sur Lapérouse, modifièrent un peu
le plan de M. d’U rv ille , le déterminèrent à ne point achever la
Nouvelle-Zélande et à se porter tout de suite dans l ’Archipel du
Saint-Esprit pour s’assurer de la vérité de ce qu’on d isa it, et
chercher, s’il était possible, les trois vieux malheureux Français
, qu un Lascar disait avoir vus il y a quelques années. En
conséquence, nous séjournâmes un peu plus que nous ne
comptions pour faire des vivres et prendre divers agrès dont
nous avions besoin. Le temps de Noël nous retint aussi un peu;
on sait que, pendant cette époque, les Anglais cessent leurs
travaux et se réjouissent entre eux en famille. Presque tout le
bas peuples’enivre. Nousreçûmesun accueil très-bienveillant de
la part des autorités et des personnes qui pouvaient être utiles
à l ’expédition. Toutes s’empressèrent de fournir au commandant
les documens qui étalent en leur pouvoir pour assurer le
succès de ses recherches.
{E x tra it du Journal de M. Quoy. )
PAGE 1 7 .
Car ceux du pays sont peu propres à servir d’ornement.
Hobart-Town est une jolie ville assise au bord de la mer,
sur un terrain ondulé qui dans plusieurs positions permet d’en
voir tout le développement. Elle a derrière elle des montagnes
dominées par une beaucoup plus élevée, souvent couverte de
nuages, quelquefois de neige, même en été, et que son sommet
aplati a fait nommer la T a b le , par similitude avec cette
montagne qui domine le cap de Bonne-Espérance. On peut
ajouter qu’il en descend des rafales qui font qu’Hobart-Town
est comme placée à l ’embouchure d’un soufflet, ainsi qu’on l ’a
dit également de la ville du Cap. Les maisons ont la gentillesse,
la propreté et l ’agrément des maisons anglaises. Elles
ont ici, de plus qu’au P ort-Jackson, l’avantage d’avoir des jardins;
quelques-unes même en ont de magnifiques. Nous trou vons
qu’on s’est trop empressé de couper les arbres aux alentours
, ainsi que dans la ville ; ce qui rend cette dernière trop
n u e , et donne aux collines avoisinantes un aspect aride auquel
ne contribue pas peu la couleur blafarde de la végétation. Le
ruisseau qui traverse la ville est presque à sec dans l’été. On
en économise infiniment l ’eau afin de servir aux besoins de
plusieurs moulins à farine. Les habitans disent que cette eau
est malsaine. L a rade est vaste, saine, et offre une bonne tenue
pour les vaisseaux sur un fond de vase. On a pratiqué dans la
mer une longue et large jetée pour faciliter le débarquement
des marchandises qui peuvent immédiatement être logées dans
de grands magasins construits à son extrémité. Ces édifices de
première nécessité , joints à l ’église, au tribunal et à la m.iison
du gouverneur, sont les seuls que présente Hobarl-Town.
Les fermes sont tres-belles ; et tel est le goût qu’apportent
les Anglais dans leurs constructions, qu’elles paraissent de
loin dans la campagne autant de petits châteaux. Toutes les
productions d’Europe peuvent y venir , aussi ne manque-t-on
pas à la ville d’excellcns vivres de toute espèce. L ’île est traversée
par une grande route qui fait communiquer les établissemens
qui donnent dans le détroit de Bass, avec ceux de l ’extrémité
Sud. Une diligence facilite ces communications. Après
Hobar t-Town, Launceston et Ceorges-Town sont les villes les
plus considérables. La première paraît ne s’occuper que de
commerce, tandis que les autres, par leur position intérieure,
doivent se livrer davantage à l ’agriculture.