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 i8a8. 
 Mars. 
 hommes,  leurs  guerres  fréquentes  et  l’influence délétère  
 du  climat  semblent  se  réunir  pour  appauvrir  
 de  jour  en jo u r  cette  misérable  race.  11  est  possible  
 qu’avant  un  siècle  cette  île  n’offre  plus  que quelques  
 familles  dispersées  sur toute  son  étendue. 
 Les habitans  de Vanikoro,  comme  tous  ceux de la  
 race  n o ire ,  sont  timides,  défians ,  et  naturellement  
 animés de  dispositions hostiles contre  les Européens.  
 Malgré  la  laideur  de  leurs  femmes,  ils  en  sont  fort  
 jaloux et ne les produisent qu’à regret aux regards des  
 étrangers. Les hommes ,  en général petits , maigres et  
 souvent  attaqués  d’ulcères  ou  couverts  de taches  de  
 lèpre,  sont  agiles,  souples  et  dispos;  quelques-uns  
 même  offrent une physionomie assez  agréable  et  des  
 formes  régulières. 
 La  coupe alongée de leur visage, la hauteur de leur  
 front  el  surtout le rétrécissement  de  cette  partie  à la  
 hauteur des tempes donnent à ces  sauvages  un  aspect  
 bizarre el tout-à-fait particulier. Les morceaux de bois  
 ou de coquilles  qu’ils passent dans la cloison du  n e z ,  
 et  les  anneaux  dont  ils  se  surchargent  les  oreilles  
 et quelquefois les narines,  achèvent  de  les  défigurer  
 complètement. 
 Les  hommes  vont  d ’ordinaire  entièrement  nus  
 et  n ’ont  d’autre  vêtement  qu’une  ceinture  en  étoffe  
 d'hibiscus,  ou en rotin tressé, à laquelle  est  suspendu  
 un  petit morceau  de toile  pour envelopper les parties  
 P l. C L X X X V .  naturelles. Pour les  femmes, la ceinture est la même,  
 mais  le  pagne  est  un  peu  plus  long  et  descend  jusqu’aux  
 genoux. 
 1828. 
 Mars. 
 Les  cheveux des  hommes  et des femmes ,  surtout  
 quand  ils  sont  en  toilette,  sont  retroussés  et  enveloppés  
 dans  un  morceau  de  toile  qui  tombe  par der-  
 riéi e  en  forpe  de  sac  arrondi  et  pointu.  Les  bords P l.  cxxxvi.  
 de cette espèce de bonnet sont  parés de  fleurs  ou  de  
 feuilles vertes. 
 Ces hommes  font  un  grand  usage  du  b é te l,  ce qui  
 i-end leurs  dents el leurs  gencives  fort  vilaines.  Leur  
 chaux est renfermée dans  une petite calebasse fermée  
 avec un bouchon  de  bois ;  l’arec  et  le  bétel  dans  de  
 petits sacs adroitement tissus. Le kava paraît leur être  
 inconnu.  Ils  pratiquent  le  tatouage  sur le dos seulement  
 ,  et  ses  dessins  représentent  d’ordinaire  des  
 poissons,  des  lézards ,  des  dents de loup ,  etc. ; mais  
 la couleur de leur  peau les rend peu  apparens. 
 La nourriture de ces  insulaires consiste principalement  
 en poisson,  tortues,  coquillages ,  taros-, cocos,  
 bananes,  et dans une espèce de patate douce.  Ils  ont  
 aussi  l’arbre à pain  des  deux  variétés,  \inoearpus  et