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1828. bonne partie de sa grande fortune aux progrès de
Septembre, cette scieuce.
Presque toutes les personnes de F Astrolabe ont
enfin trouvé des nouvelles de leur famille à Maurice.
Malheureusement ces lettres étaient pour la plupart
d ’une date déjà fort ancienne, et ne calmaient pas
toujours les inquiétudes que l’on avait pu concevoir.
Mais c’est une suite inévitable des campagnes de la
nature de la nôtre.
Du reste, je ne trouvai aucune dépêche du ministre
de la marine a mon adresse. On m’honorait décidément
du plus profond oubli. Au moins M. de Cler-
mont-Tonnerre avait-il eu l’attention de faire parvenir
dans cette île une lettre de félicitations et d ’éloges
que M. Duperrey y trouva à son passage. Certes je
croyais avoir au moins acquis des droits à une semblable
faveur__
Dès le point du jour, nous avons expédié nos malades
à l’hôpital de la Crande-Rivière ; ils sont au
nombre de neuf, savoir : Rancurel, Bertrand, Blan-
chet, Karavel, Crasse, Boutin et Divol, dyssenté-
n q u e s ; Reynaud frappé de paralysie, et Long attaqué
de la fièvre. J ’ai été bien satisfait de voir ces
hommes hors du bord, d’autant plus qu’ils se flattent
tous de recouvrer promptement leur santé dans un
établissement où ils seront parfaitement traités.
Nonobstant une brise assez forte, nous avons réussi
à conduire F Astrolabe au Trou-Fanfaron, et à l’y
amarrer solidement. A moins d’un tremblement de
te rre , elle n ’a désormais plus rien à craindre de la
I octobre.
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part des élémens, et cette certitude me délivre d’un
grand souci.
J ’ai dîné et passé la soirée chez M. Adam, l’une de
mes anciennes connaissances. M. Douville, capitaine
d ’un beau navire de Nantes qui partait le soir même,
s’est chargé de porter à M. de Cheffontaines, gouverneur
de Bourbon, une lettre dans laquelle je le
prévenais de mon arrivée à Maurice et du projet que
j ai de faire toutes mes réparations dans ce port. En
même temps, je lui demande ses instructions sur la
marche q u e je dois suivre pour le remplacement des
vivres de campagne.
Rey et Lorenzi pour dyssenterie e t Deleuze pour
fièvre sont encore envoyés à l’hôpital. Le reste de
l ’équipage est employé à mettre en bas le gréement
qui sera visité en entier. Le navire sera en outre calfaté
et peint à neuf.
Une partie de ma journée est consacrée à faire des
visites à mes vieilles connaissances de l’île, qui m’accueillent
avec leur cordialité habituelle, et s’empressent
de remettre à ma disposition leurs maisons de
ville et de campagne. Mais fidèle à mon système
accoutumé, malgré les embarras de la corvette, je ne
quitte point ma modeste chambre à bord, et chaque
soir je reviens dormir dans ma couchette.
J a i diné chez M. Pitot, l’un des commerçans les
plus estimables de la colonie, et j ’ai passé une soirée
fort agréable.
Un Anglais nommé Tompkins, capitaine d’un navire
marchand, est venu me voir à bord, et m’a donné
1 S28,
Oclobre.
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