Table est étendue, très-uniforme, et tapissée d’une
verdure épaisse. Mais on n ’y trouve, ni arbres, ni oiseaux,
ni insectes, et l’on n ’y rencontre que très-peu
d ’espèces de plantes vraiment particulières à cette
station. On y jouit du reste de la plus belle vue de la
baie de la Table, de la ville et des environs du Cap,
de Symon’s-Bay et Hout-Bay; l’oeil peut même saisir
la plage basse et sablonneuse qui forme la pointe des
Aiguilles.
Au sommet de la montagne, nous eûmes calme et
une chaleur assez forte, bien que la brise d’E. S. E.
soufflât avec force dans toute la partie orientale de la
baie. Nous nous reposâmes une demi-heure sur le
sommet du mont. A onze heures, nous commençâmes
à descendre; nous fîmes un second repas près de
la cascade, puis nous gagnâmes la ville; e t, à cinq
heures, je fus de retour à bord, très-fatigué de ma
course.
L’Annuaire du bureau des longitudes assigne à la
montagne de la Table du cap de Bonne-Espérance
1163 mètres de hauteur, ce qui lui donnerait 106 pieds
de plus qu’à la montagne de la Table près Hobart-
Town. J ’aurais cru cependant celle-ci plus élevée; il
est certain du moins que sa cime est d’un accès beaucoup
plus difficile; son plateau est aussi d’un bien
plus haut intérêt pour le botaniste, et lui offre des
plantes plus curieuses et plus rares. Du re ste , je
demeurai vivement frappé dans cette course des nombreux
traits de l’essemblance que la pointe australe
de l’Afrique présente avec l’extrémité correspondante
de l’Australie, soit pour l’aspect général du terrain
et du rivage, soit pour les rapports surprenans qui
existent dans la nature, le coloris et la forme des végétaux
qui revêtent ces deux contrées.
A Texception de quelques anthia, pimelia, et au-
• très espèces peu nombreuses, la famille des insectes
est très-peu riche près de la ville du Cap. Le feuillage
des prpléacées étonne au premier coup-d’oeil l’Européen
par sa singularité, mais il est triste et monotone
: tout le versant de la montagne du côté de la
baie est à peu près dépouillé d ’arbres.
Vers neuf heures el demie, la corvette la Zélée a
mis à la voile pour Bourbon, en passant par la passe
du Nord.
M. Quoy m’a parlé d’une tête de cachalot qu’il
avait observée devant la porte d ’un riche habitant du
Cap nommé M. Mountingh, et il m’a dit que cette
personne avait eu l’honnêteté de mettre cet objet à sa
disposition s’il désirait l’emporter. Comme M. Quoy
a paru croire que ce serait une acquisition intéressante
pour la science, je me suis empressé de lui
déclarer que je la ferais prendre à terre et suspendre
le long du b o rd , attendu que son volume ne permettait
pas de l’introduire par les écoutilles dans l’intérieur
de la cale.
Dès le jour suivant, cette opération fut terminée.
Nous fûmes obligés d ’emprunter la chaloupe
du Madagascar pour transporter la mâchoire supérieure,
qui était extrêmement pesante et volumineuse.
Ces monstrueux ossemens furent suspendus
1828.
Décembre.
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