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 der.  Get  officier m’assura  de  toute sa bonne volonté. 
 A deux heures je rentrai  à  b o rd ,  et  à  trois heures  
 je  me rendis en canot avec MM.  Gaimard et Sainson,  
 au  lieu  où  devait  se  célébrer  la  lete  champêtre  du  
 gouverneur.  C’etaii  tout  simplement  un  terrain  inculte  
 au  bord du  D e rw en t,  à  une  lieue  environ  au  
 nord  de  la  ville.  L à ,  sous  une  feuillée  décorée  de  
 pavillons,  était  dressée  une  longue  table,  où  trente  
 à  quarante  personnes  prirent  place,  c’est-à-dire  à  
 peu  près  tous  les  fonctionnaires  d’un  certain  rang  
 dans  la  colonie,  les  principaux  officiers  de  la  garnison, 
   et  les  personnes  de  la famille  du  gouverneur. 
 On  servit  une  espèce  d’ambigu  qui  n ’était  rien  
 moins  que  somptueux  ou  délicat,  et  on  porta  quelques  
 toasts à la  fin  du  repas. Ce qui contribua à rendre  
 la  partie moins  agréable  encore,  c’est qu’il  faisait  
 un  froid  piquant;  il  tomba  même  quelques  gouttes  
 de  pluie;  le  thermomètre,  qui  le matin encore  marquait  
 I 80  et  20°,  descendit  à  1 0 °.  Comme  la journée  
 s’était  annoncée sous  de  meilleurs  auspices,  les  convives  
 des  deux  sexes  s’étaient  presque  tous  mis  en  
 habillemens  d’été.  Aussi,  tout  en  répétant  que  la  
 partie était charmante,  verijpleasant,  les  dames  grc-  
 loUaient de tout leur corps, et les hommes eux-mêmes  
 n’étaient  nullement  à  leur  aise.  Je  fus  particulièrement  
 incommodé de  cette  température,  et j’y  gagnai  
 un  refroidissement  assez grave,  bien  que j ’eusse  eu  
 soin de conserver mes vctemens de  drap. 
 Apres le dîner,  on fit un tour de promenade au travers  
 des souches  de mimosa  desséchées et de l’herbe 
 brûlée.  Mais  ce  moyen  ayant  paru  insuffisant  pour  
 échapper au froid, la société se sépara de bonne heure,  
 c(  chacun  s’empressa de gagner  un meilleur gîte. 
 On se réunit  dans  la soirée chez le  gouverneur,  oû  
 le  café  et  le  thé  furent  servis  dans  un  appartement  
 bien  chauffé;  ce  qui  nous  parut  à  tous  une  chose  
 beaucoup plus comf '>> table que le repas que nous venions  
 de prendre au grand air.  Dans cette  société, je  
 remarquai  particulièrement,  pour  l’aménité  de  leurs  
 formes et leur instruction,  le grand-juge,  M.  Pedder,  
 et  le  secrétaire  du  gouvernement,  M.  B urnett,  qui  
 répondirent  avec  la  plus  grande  complaisance  aux  
 diverses  questions  que je  leur adressai  sur la colonie  
 et  sur  la mission  de M.  Dillon. 
 Sur  ce  dernier  article,  je  dois  convenir que  leurs  
 réponses  furent  loin  de  fortifier  mes  espérances.  
 M.  Burnett  déclara  nettement  qu’il  n ’ajoutait  aucune  
 confiance  aux  récits  de M.  Dillon,  dont  la conduite  
 avait  été  fort  peu  honorable,  et  qui  avait  été  
 condamné à un  emprisonnement  de  deux  mois  pour  
 ses abus d ’autorité.  Encore  cette  punition eût-elle été  
 plus grave,  si l’on n’avait eu égard à la mission du Research, 
   nom  du  navire qu’il commandait.  « Du reste,  
 ajouta  M.  Burnett  en  so u rian t,  demandez-en  des  
 nouvelles  à  M.  P edder;  car Dillon a passé  entre ses  
 mains,  et  il  pourra  vous  en  parler  plus  pertinemment  
 que  moi.  »  L’aimable  et  savant  magistrat  me  
 donna  alors  les  premières  notions  des  démêlés  qui  
 s’élevèrent  entre  le  docteur  'Pytler  et  son  capitaine.  
 Il  est  possible  que  ce  naturaliste  n’ait  pas  toujours 
 1827. 
 Décembre,