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 Mai. 
 284 VOYAGE 
 politiques,  quand  les Absolatos  d’Espagne  eurent  le  
 dessus. Medinilla revint  prendre  à  Gouaham  son  ancien  
 p o ste,  et y rétablit en même temps le monopole et  
 les prohibitions abrogées par son  prédécesseur. 
 Un magasin général établi à Agagna, pour le compte  
 du gouverneur,  et pourvu de tous  les  objets  d ’industrie  
 européenne,  fournit  à  tous  les besoins  des insulaires, 
   triais  à  des  prix  exorbitans. 
 .ladis  la  métropole  fournissait,  pour  l’entretien  
 de  cette  colonie,  dix-huit mille  piastres,  qui se  trouvaient  
 en majeure  partie  absorbées  par  le commerce  
 du gouverneur.  Aujourd’hui cette somme cessant d ’être  
 payée,  ou l’étant fort  irrégulièrement,  les  profits  
 du gouverneur seraient fort minces , ou se réduiraient  
 a  peu  près  aux  objets  en  n a tu re ,  comme  cochons,  
 volailles,  et  produits du  so l,  si les baleiniers  qui  paraissent  
 assez  souvent sur les  côtes  de  Gouaham  n’y  
 versaient bon nombre de piastres et de schellings, qui  
 retournent tôt ou tard au trésor  du gouverneur.  31ais  
 s’il arrive une fois que les baleiniers apportent à Gouaham  
 plus de marchandises que d’a rg e n t, ce monopole  
 tombera  pour  ne  plus  se  re le v e r,  et  c’est  probablement  
 ce  que le  gouverneur  fera en  sorte  de  prévenir  
 par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir.  En  cela,  ses  
 vues seront secondées par le caractère ro utinie r,  l’esprit  
 borné et la stupidité des  insulaires ,  qui préfèrent  
 payer à des prix exagérés  des objets d’une qualité médiocre  
 pris dans  les  magasins  du  gouverneur ,  à ceux  
 que  leur  offrent  les  étrangers  à  meilleur  compte  et  
 d ’une qualité supérieure.  Peut-être aussi ces malheuÎH 
 DE  L’ASTROLABE. 286 
 reux savent-ils  qu’ils  seraient exposés à  des vexations  
 de la part de l’autorité,  si  elle apprenait qu’ils se  fussent  
 approvisionnés  ailleurs  que dans ses magasins. 
 Le gouverneur entretient  une  ombre  de milice  de  
 cent à cent cinquante hommes mal habillés,  qu’il paie  
 en étoffe  de  ses  magasins,  et  qui  seraient  Incapables  
 d’opposer  la moindre résistance à la  plus  petite force  
 régulière.  Sans  aucun  d o u te ,  une  frégate  prendrait  
 facilement possession de tout l’archipel des Mariannes. 
 Les principaux  produits  de  Tîle  sont  les  cochons,  
 les poules , le r iz , le ta b a c , l’arrow-root, les bananes,  
 les pa ta te s,  le  sagou et  quelques  autres  fruits.  L’extrême  
 indolence des habitans,  d’accord avec  la  forme  
 du gouvernement,  s’oppose  à tout développement de  
 culture ; mais entre les mains d’un peuple industrieux,  
 l’excellent sol de Gouaham  se prêterait à toute espèce  
 de  culture,  comme  sucre,  café,  coton,  et  peut-être  
 girofle et muscade. 
 1828. 
 M a i. 
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 C’est un  spectacle  qui  fait peine  au  voyageur,  que  
 celui d’un aussi beau  pays entre  les mains d’une popu- 
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