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 1828. 
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 rent avec une  sorte  de te rreur religieuse ;  les Anglais  
 nous  apprirent  que ce  poisson  était  un  des  y/fouas,  
 dieux  de l’ile , el que les insulaires lui portaient le respect  
 le plus profond. Ceci me rappelle que les habilans  
 de  Ualan  avaient  une  vénération  semblable  pour les  
 anguilles auxquelles  ils accordent  le  titre  de Ton, qui  
 est celui de la classe  la plus élevée  chez  eux.  Une superstition  
 semblaljle  se retrouve chez les Islandais  au  
 sujet  des anguilles. 
 Si  le  bétel  et  l’arck  sont  en  usage  chez ce peuple,  
 le kava l’est également.  Nouvelle  preuve que Tikopia  
 serait  effectivement  placé aux  limites  des moeurs malaises  
 et polynésiennes. Les fruits  de VArtocarpas in-  
 cisus  y  portent  des graines,  ce  que je  n’ai jamais  vu  
 dans les  îles Taïti et Tonga.  La  nourriture habituelle  
 des  insulaires consiste  en fruils  à pain,  grosses  bananes, 
  ignames,  cocos  et un peu de poisson.  On m’a assuré  
 aujourd’hui qu’il n ’y  avait que deux  ou trois  cochons  
 sur  toute l’île el une vingtaine  de poules.  Hier,  
 dans leur  promenade,  les  officiers  tuèrent quatre canards  
 sauvages,  et en  virent  quelques-uns qu’ils ont  
 cru  domestiques.  Ce  serait le premier  endroit où les  
 sauvages  auraient  pris  soin  de  celte  espèce  de  volaille  
 I. 
 Le retard  prolongé  de la yole  commençait à m’impatienter  
 beaucoup,  lorsqu’à  une  heure après midi le  
 Prussien Bushart arriva,  dans  une  pirogue,  avec  sa 
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 I  E n   lisant  la  relation  de M .  D illo n ,  j ’ai  reconnu  que  ces  canards  étaient  
 «ans  doute  ceux  que  ce  navigateur  laissa  su r  T ik o p ia . 
 l'emme, jeune  Zélandaise  de  dix-huit  ans  et  d’assez  
 bonne mine.  Bushart monta  à  b o rd ,  et d’un  air tout  
 bouleversé  me  dit  qu’il  avait  changé  d’avis  et  qu’il  
 désirait rester sur  Tikopia;  que, si  cependant je l’exigeais, 
  il me suivrait, mais quecelale contrarierait fort.  
 Je me contentai de lui  demander si,  en cela, il n’était  
 pas violenté par les naturels. M’ayant bien assuré qu’il  
 ne  suivait que sa propre  impulsion,  je le laissai absolument  
 libre  de  ses  actions.  Sa  femme  paraissait  redouter  
 encore plus  que lui  que je  ne  voulusse le retenir  
 par force,  et  aux  cris d’effroi  qu’elle  poussait d’abord  
 succédèrent des cris de joie lorsqu’elle vit que son  
 mari pouvait quitter  le  navire.  Tous  les  naturels  attendaient  
 aussi avec anxiété le résultat  de cette  entrevue, 
   et leur satisfaction  fut  évidente de pouvoir  conserver  
 leur ami Bilo avec eux. 
 M.  Cu ilb erl,  qui  arriva  quelques  minutes  après  
 Bushart,  me raconta que cet  homme avait  paru  très-  
 effrayé en  apprenant que la yole avait l’ordre de le ra mener  
 à  b o rd ,  qu’il  n ’avait  pas  voulu  s’embarquer  
 dans le canot,  et qu’il ne s’était même décidé à revenir  
 sur  la  corvette  que  lorsqu’on  lui  avait  dit  que j’étais  
 décidé à retenir les  chefs, jusqu’au  moment  où  il  aurait  
 lui-même  fait acte d’apparition. 
 Ainsi  se  termina  cette  négociation.  Si  d’un  côté  
 j éprouvai  quelque regret de  perdre  l’aide d ’un  guide  
 et d’un interprète aussi  utile, je m’en  consolai en songeant  
 que cela m’évitait de recevoir à bord une femme  
 dont la  présence  pouvait  avoir  beaucoup  d’inconvé-  
 niens; et je résolus de m’en tenir aux deux Anglais qui 
 1828. 
 F é v r ie r. 
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