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 a  causé  par  son  imprudence,  et  d’un  naturel  assez  irascible, 
   il  me  parlait  très-vite,  je  ne  le  comprenais  plus  du  tout,  
 et j ’étais  réduit à m’armer de patience.  Pour  que  sa  vue  n’entretienne  
 pas  la  colère des naturels,  je  l’envoie à  la  découverte  
 des  canots  que je  n’avais  pas encore pu  apercevoir. 
 Je ne tarde  pas  à aller moi-même  sur la plage pour m’assurer  
 si  nos  embarcations  s’approchent  de Nama.  Bientôt j’ai le bonheur  
 de  les  distinguer  et  je  m’asseois  à  l ’ombre  en  les  attendant. 
 MM.  Gressien  ,  dans  la  baleinière,  Guilb ert,  Sainson  et  
 Pdris,  dans  la  chaloupe,  arrivent  .à  midi  environ  à  Nama.  
 M.  d’Urville  n’avait  pu  venir  lui-même  comme  il  le  désirait.  
 Si  le  péril m’a  trouvé  calme ,  je  ne  le  suis  plus  en présence  de  
 nos amis. 
 J’avais promis  d’offrir  du  café  à  nos messieurs  à  leur arrivée  
 à Nama.  Je  voulus  tenir parole;  mais  au  lieu  de  les  inviter  à  
 te r re ,  dans ma  cabane,  j ’envoie le  café dans  les  embarcations,  
 afin  d’éviter de  nouveaux  troubles. 
 Védévéré,  pris  de nouveau  comme  p ilo te ,  conduit  les  canots  
 sur le   lieu  du  naufrage. M.  Sainson  fait un  dessin qui  retrace  
 très-bien  la position  des ancres,  des  canots  etdesboûlets  
 au  fond  de  la mer,  où l ’on  distinguait parfaitement  six ancres,  
 deux  pierriers  et plusieurs  canons. Ces  divers  objets ,  quoique  
 dans  l’eau  depuis  quarante ans, n’étaient enveloppés  que  d’une  
 couche mince  de  polypiers;  ce  qui  prouve  q u e ,  même  dans  
 les  circonstances  les plus  favorables,  ces animaux n’élèvent pas  
 leur  demeure  avec  autant de  rapidité qu’on l ’avait dit. 
 Nous  parvînmes  à  retirer  du  fond  de  l ’eau  ;  une  ancre  de  
 l8oo  livres;  un  pierrier en  bronze;  une  espingole  en  cuivre;  
 un  saumon  de  plomb;  une  grande  plaque  de  ce  métal;  des  
 fragmens  de  porcelaine,  etc. 
 Après  six  nuits  passées  à  Nama,  je  couche  presque  dans  
 l ’eau  au  fond  de  la  chaloupe.  Les  deux  nuits  que  je  passai  
 de  cette  manière  furent  encore  plus  pénibles  que  les  préeédentes, 
   et  ne  contribuèrent  pas  peu  à  me  rendre  malade. 
 Le  5 mars,  à  cinq  heures  et  demie  du matin,  j’arrive  à bord  
 de  l'Astrolabe  très-fatiguè  et  avec  une  fièvre  assez  violente.  
 E lle   prit  bientôt  le  caractère  de  fièvre  intermittente  p e rn icieuse, 
   et  grâce  aux  soins éclairés  de  mon  ami, M.  Q u o y ,  je  
 parvins  à  me  rétablir,  mais  après  une  très-longue  convalescence  
 et de  très-frèqucntes  rechutes. 
 L ’île volcanique  de Vanikoro,  entourée  de  récifs  madrépo-  
 r iq u e s ,  nous  a  offert  des  matières  q u i,  par  leurs  caractères,  
 semblent  appartenir,  selon M.  Cordier,  à  la  période  des  terrains  
 tertiaires  :  ce  sont  des Dolérites,  des Basaltes  et des P é -   
 pcrinos. 
 Parmi  les  animaux  divers  que  nous  avons  rencontrés  sur  
 l ’ile  de V anikoro,  nous mentionnerons les  suivans  : 
 Mammifères.  Le  Cochon  et  la  Kousseite de  Vanikoro, espèce  
 nouvelle. 
 Oiseaux.  En  espèces  nouvelles,  le  Merle  de  Vanikoro,  le  
 Flatyi'hinque  de  Vanikoro  et  Y Hirondelle  de Vanikoro. 
 En  espèces  connues,  les  Colombes  océanique,  turvert  et  
 kurukuru,  la  Poule  sultane  à  tête  n o ire ,  le  Souï-Manga  
 rouge  et gris,  le Martin-Chasseur,  le  Moucherollc  à  queue  en  
 éventail,  le  Grimpereau  rouge  et  noir,  etc. 
 Poissons.  En  espèces  nouvelles,  la  Girelle de  Vanikoro,  la  
 Girelle  Irimaculée,  le  Doule  de  Vanikoro,  le  Houle  bordé,  le  
 Glyphisodon  à  ceinture,  le  Pemphcride  de Vanikoro,  le  Denté  
 à  caudale  bordée,  le  Ccesio  tacheté,  la Diacope à  ventrales j  aunes, 
   la  Diacope  orangée,  le  Mésoprion  à  tache  caudale,  le  
 Piméleptère  lembo,   YUpenéus  de  Vanikoro,  la  Carangue  ob-  
 longue,  etc. 
 En  espèces  connues,  le  Diagramme  ponctué,  l ’Holocentre  
 lion  ,  l ’Holocentre  à  tète  la rg e ,  le  Glyphisodon  uniocellé,  le  
 Glyphisodon du Bengale,  le  Chorinème  de M aurice,  le  Pla-  
 tycéphale  ponctué,  le Scolopside  à  tempe  nue  ,  le  Scolopside  
 à maxillaire  denté ,  le  Scolopside  treillissé,  l ’Amphiprion  per