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Nous avons trouvé M. Thomas et son fils disposés à
sc joindre à nous. Cependant, nous ne nous sommes
remis en route qu’après nous être munis d’un bon
déjeuner.
A six heures dix minutes, nous avons commencé à
gravir la montagne, qui se compose de quatre te rrasses
très-distinctes que couronne le piton terminal.
Celui-ci est le plus escarpé, et sa hauteur m’a paru
égaler celle des quatre autres plans réunis.
La première terrasse est semée de pierres blanchâtres
, couvertes d’empreintes assez curieuses , qui
m’ont paru presque toutes produites par la présence
de lycopodes, de fougères , ou de fucacées à frondes
très-décomposées. Sur ce plan, et sur les trois qui lui
succèdent, la grande végétation se réduit en grande
partie aux eucalyptus, acacias , podocarpus et casua-
rin a s , qui ne donnent qu’une ombre très-maigre et
tout-à-fait incapable d ’arrêter l’effet des rayons solaires.
Les arbrisseaux et les arbres se rapportent
pour la plupart à des espèces qui habitent aussi la
Nouvelle-Calles du Sud.
Au pied seulement de la montagne centrale, ou
a trois cents toises d’élévation, commencent à paraître
quelques espèces propres à cette station, et
leur nombre augmente à mesure qu’on s’avance vers
le sommet. Cependant, la plupart appartiennent encore
à la Flore de Port-Jackson ou des Montagnes-
Bleues. A chaque in stan t, je m’étonnais de la disette
singulière d’oiseaux et d’insectes, en comparaison de
ce que j ’avais observé aux environs de Port-Western.
M. Lesson s’étant trouvé m a l, nous fûmes obligés
de le laisser à peu près à mi-chemin. Moi-mème, au
commencement de la course, j ’avais éprouvé un violent
malaise ; encore tout impressionné de mes récentes
indispositions, j’avais été terrassé par la chaleur et
la raideur de la montée, et je me vis au moment d’abandonner
mon projet. Pourtant je me raidis contre
la fatigue, et je réussis à suivre nos guides qui marchaient
d’un pas leste et délibéré. Un petit sentier, à
demi-battu, facilita notre marche jusqu’au pied du
dernier piton. Désormais, il nous fallut cheminer
tout au travers des rochers et des buissons, en nous
aidant souvent des mains pour nous soutenir. A cent
toises du sommet, la pente devient très-escarpée ; souvent
il nous fallait escalader d ’énormes blocs de rochers
peu adhérons au sol ; souvent leurs fragmens
s’échappaient de nos mains et roulaient vers le pied
du mont avec un grand fracas. Cette partie du pic devient
très-difficile et dangereuse à gravir, et il est
nécessaire de veiller attentivement sur l’endroit oû
l’on pose le pied.
Enfin , après de grands effo rts, à dix heu re s, nous
parvînmes à la cime qui offre un vaste plateau d’un
demi-mille environ de diamètre, très-uni dans toute
son étendue, et complètement dépourvu d’arbres et
même d’arbrisseaux ; car les plantes ligneuses q u i,
partout ailleurs, atteignent jusqu’à trois et quatre
pieds , ne dépassent point à cette hauteur huit ou dix
pouces. Du re ste , la surface de ce plateau est couverte
d’un charmant tapis de verdure, formé par des
1828.
Janvier.