1827 restaient; mais l’un d’eux s’est trouvé complètement
Décembre, hoi's d ’état de se rv ir, la cuvette du mercure étant couverte
1828.
I janvier.
P l . CLII.
d’une croûte épaisse et noire qui empêchait
de lire la graduation. Il m’a fallu renoncer à ce genre
d ’observation.
Un navire à trois mâts est arrivé ce soir sur la rade
et a mouillé près de nous.
Deux beaux navires à trois mâts ont encore mouillé
sur rade ce matin. Le capitaine de l’un d ’eux m’a
communiqué le New-South-WalesAdverliser du 5 décembre
, ou se trouve un article relatif au capitaine
Dillon. C’est une lettre par laquelle il annonce son
heureux retour a la baie des Ile s, le 6 novembre,
après avoir visité les îles Vanikoro. Il ajoute qu’il
rapporte du naufrage de Lapérouse divers objets qu’il
spécifie, et termine enfin en disant que les nombreuses
maladies dont l’équipage a été atteint, jointes au défaut
de vivres, l’ont obligé de quitter les îles et de toucher
a la Nouvelle-Zélande à son retour.
Cette nouvelle inattendue me paraît si contradictoire
avec la lettre précédente de M. Dillon, que je
retombe dans mon anxiété primitive, c’est-à-dire, que
je ne peux y ajouter fo i, ni la croire tout-à-fait dépourvue
de fondement. Du reste, chacun dans la
colonie la regarde comme entièrement fausse, et les
officiers de l’Astrolabe partagent cette opinion. Cependant
j'en fais part au ministre de la marine, dans
une lettre supplémentaire que je remets à bord du
Persian qui n ’est pas encore parti.
Après mon dîner, j’ai fait un petit tour de promenade
le long du torrent qui coule près du fort Mul-
grave; ce dernier n’est qu’une batterie barbette,
montée de cinq ou six canons en fort mauvais état. De
ce côté, il y a des sites assez agréables, et qui probablement,
dans un petit nombre d’années, offriront
de jolies maisons de campagne et de belles fabriques.
Quoique souffrant encore d’un violent catarrhe, je
me détermine à exécuter la course que j’avais projetée
pour aujourd’hui. Dès trois heures quarante-
cinq minutes, je quitte le bord , accompagné de
MM. Dudemaine et Lesson et des matelots Crasse
et Jean. Au bout de la je té e , nous avons trouvé
M. .Franckland qui nous attendait avec de bons chevaux;
M. Dudemaine et moi nous en avons monté
chacun u n ; M. Lesson a préféré faire la route à
pied.
Nous avons promptement parcouru l’espace qui
sépare l’habitation de M. Thomas de la v ille , et sur la
route deux jeunes gens , qui doivent nous servir de
guides, se sont joints à nous. Dans toute son étendue,
qui est de quatre milles environ, le terrain offre une
agréable variété de coteaux, de plaines et de forêts,
oû la civilisation commence à marquer ses progrès
p ar des défricbemens opérés sur les endroits les plus
fertiles.
L ’habitation de M. Thomas, assise à la croupe
même de la montagne de la Table, se compose d’une
jolie petite maison avec un jardin et quelques champs,
le tout situé dans une délicieuse position. En un mot,
c’estce que les Anglais nomment un charmant cottage.
1828.
Janvier.
PI. C L X .